Foulards rouges : ras-le-bol des violences
25 janv. 2019Vidéos et liens.
Le ras-le-bol des violences qui émaillent régulièrement les manifestations des gilets jaunes se concrétise. Les foulards rouges appellent à une "marche républicaine des libertés" ce dimanche. Une initiative citoyenne qui divise au sein de LaREM.
Les foulards rouges entrent en action et appellent à manifester dimanche, à Paris, pour dire "stop aux blocages" et "stop aux violences" des gilets jaunes. Le mouvement espère mobiliser "la majorité silencieuse qui reste terrée chez elle depuis dix samedis", explique à BFMTV Laurent Soulié, à l’initiative de la "marche républicaine des libertés".
Cet ingénieur toulousain compte défendre "la démocratie et les institutions". Un autre sympathisant assure que leur mouvement n’est "ni pro-Macron, ni anti-gilets jaunes. Ce qu’on demande c’est qu’ils cessent leurs manifestations qui dégénèrent systématiquement chaque samedi".
Dénoncer les dérives des gilets jaunes
"La colère a été entendue, les revendications étaient légitimes mais nous dénonçons la forme, les violences systématiques, la haine contre les élus, les journalistes. Aujourd'hui, on n'est plus dans une contestation sociale", souligne Laurent Soulié, sympathisant assumé de LaREM, lors d'un point presse.
Les foulards rouges assurent que leur appel dépasse toute considération politique. A l’instar du mouvement des gilets jaunes, les foulards rouges sont nés sur les réseaux sociaux "pour dénoncer les dérives" des blocages et des manifestations, peut-on lire sur leur page Facebook forte de plus de 35.000 membres.
Dans la foulée, la page "Stop. Maintenant ça suffit" a été mise en ligne, suivie de l’appel à une "marche républicaine de soutien à Emmanuel Macron". Les administrateurs de ces deux pages se sont finalement alliés pour donner jour au rassemblement officiel et attendu ce dimanche à Paris, place de la République: la "marche républicaine des libertés".
"J’invite toutes celles et tous ceux qui souhaitent le retour au calme et au dialogue, quelles que soient leurs opinions politiques, à rejoindre cette marche à Paris pour exiger la fin des violences, le retour à l’état de droit et la fin des blocages", écrit Laurent Soulié.
LaREM se détache des foulards rouges
Au sein de LaREM, cette initiative citoyenne divise. Rares sont ceux qui font le choix de se mêler au cortège. "Je pense aller à la manifestation de dimanche, au plan citoyen et personnel, sans écharpe, sans marquage, dans un bon état d’esprit. Pour soutenir et pour montrer qu’il y a des gens qui sont au côté du gouvernement", soutient Olivia Grégoire, députée LaREM de Paris. Si le parti se dit "sensible à cette initiative", il choisir néanmoins de se maintenir à distance et "n'appellera pas à manifester le 27 janvier" national, a fait savoir son patron Stanislas Guérini.
De nombreux élus craignent un bras de fer avec les gilets jaunes. Pour Jean-Baptiste Moreau, porte-parole LaREM, député de la Creuse, "ce n’est pas le rôle d’un député d’aller manifester". D’autres s’interrogent: en plein grand débat, est-ce le bon moment pour organiser cette marche?
Laetitia Avia, porte-parole LaREM et députée de Paris n’a pas envie "de lancer un message contradictoire en incitant des personnes à aller dans la rue. Mieux vaut les inviter à dialoguer".
Les foulards rouges rencontreront-ils les gilets jaunes ?
A la rue, la majorité semble donc préférer le dialogue. Un moyen de ne pas tomber dans un piège politique: en cas de faible mobilisation, la marche apparaîtrait comme un désaveu du gouvernement.
Les organisateurs de la marche ne se fixent en tout cas aucun "objectif" de mobilisation. Près de 10.000 personnes ont déclaré sur Facebook leur intention de participer à la marche, place de la République. Ils pourraient ainsi croiser ceux à qui ils demandent de cesser les violences: les gilets jaunes. Ces derniers ont prévu une "nuit jaune" sur cette même place, samedi soir.
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