Les partis d'opposition ne sont plus des partis d'opposition, mais fragilisent bel et bien la démocratie aujourd’hui, avec le support des médias et réseaux sociaux !

Les majorités politiques d’aujourd’hui sont fragiles. On le voit un peu partout en Europe où des difficultés récurrentes apparaissent pour constituer un gouvernement, tout dernièrement en Italie.

La France fait exception (pour combien de temps ?) mais une partie de l’opinion se radicalise.

Régime semi-présidentiel et le scrutin majoritaire

Notre Pays échappe à l’instabilité gouvernementale pour des raisons institutionnelles bien connues : le régime semi-présidentiel et le scrutin majoritaire. Le président de la République, chef de l’exécutif, est élu au suffrage universel direct et ne dépend donc pas de la majorité parlementaire qu’il peut même renvoyer vers les urnes en dissolvant l’Assemblée nationale si elle se montre récalcitrante.

Quant au scrutin majoritaire, contrairement à la représentation proportionnelle, il n’a pas pour objectif d’élire une assemblée qui serait la photographie exacte du corps électoral mais de dégager une majorité parmi les tendances principales.

Cependant, nous l’avons vu, depuis la crise des Gilets Jaunes,.les citoyens qui ne se sentent pas représentés par le pouvoir en place manifestent et se font parfois manipuler par des activistes professionnels. Les opposants de gauche rêvent même de la fameuse convergence des luttes qui aboutirait à déstabiliser le gouvernement.

LFI, le Rn et la Gauche veulent s’unir

Je ne cesserai de dire qu'il est particulièrement malsain que des partis politiques représentés au Parlement, comme La France insoumise ou le Rassemblement national, auxquels s'ajoutent depuis quelques temps, la droite et ce qu'il reste de la Gauche, souhaitent contourner le processus législatif constitutionnel en appelant à s’unir, hors du cadre institutionnel, contre une majorité élue pour cinq ans. Le jeu normal de la démocratie représentative consiste à respecter le vainqueur de l’élection et à agir pour le remplacer au terme de son mandat, mais seulement à cette échéance. Laisser entendre que la majorité n’est pas légitime, c’est évidemment remettre en cause le principe même de la démocratie.

La démocratie est imparfaite, fort heureusement. Seules les idéologies proposent d’atteindre la perfection par le totalitarisme.

Jeter le doute sur une légitimité ; la honte !

Ceux qui manipulent la population en jetant le doute sur la légitimité d’une majorité régulièrement désignée n’ont en général que peu de chances d’accéder au pouvoir, ce qui leur permet de diffuser les propositions les plus démagogiques sans crainte de devoir un jour les mettre en œuvre. Ce jeu politique, d’un cynisme absolu, est totalement antilibéral puisqu’il conduit à privilégier le rapport de force et à écarter le dialogue et le compromis, qui sont l’essence même de la liberté politique.

Le populisme résulte de ce refus de jouer le jeu de la démocratie représentative. Le leader populiste en appelle directement au peuple en se présentant comme un émissaire de sa volonté.

Lorsque le démagogue conquiert le pouvoir, il cherche à se passer des corps intermédiaires élus, qui peuvent lui résister, et préfère nommer des fonctionnaires d’autorité à sa botte. Napoléon, Lénine, Mussolini, Hitler ont agi ainsi. Il nous faut espérer en France que ni Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, ni leurs émules n’accèderont jamais au pouvoir car l’enclenchement d’un processus antidémocratique serait alors probable.

L’impatience des Français affecte également notre démocratie. La propension au "tout, tout de suite" se généralise, même lorsque les problèmes posés relèvent de toute évidence du long terme. Les opposants, non seulement oublient le passé, mais n'ont plus de réflexion individuelle et de clairvoyance.

Des polémiques pour faire du fric

Mais, il n'y a pas que les politiques qui fragilisent notre Pays, notre démocratie, il y a une sur-information de mauvaise qualité basée sur le goût de la polémique qui joue un rôle particulièrement négatif pour attiser les mécontentements. Les médias d’information en continu ne sont pas toujours à la hauteur à cet égard. 

Mais bien évidemment, les réseaux sociaux constituent la véritable catastrophe contemporaine.

Beaucoup de braves gens utilisent Facebook pour communiquer à des pseudo-amis des photos, des vidéos et des informations sans le moindre intérêt sur leur vie personnelle. Voilà déjà un recul de l’intelligence. Mais il ne reste pas toujours innocent lorsque les pseudo-amis s’amusent à diffuser des contenus polémiques.

Les politiciens, les partis politiques, les activistes se sont engouffrés dans la brèche pour influencer, manipuler, diffuser des fake news et théories complotistes sur les réseaux sociaux.

La démocratie ne peut fonctionner que si l’information est de qualité et le sens du compromis omniprésent. Un minimum vital culturel et une certaine ouverture d’esprit doivent rester présents. L’abrutissement médiatique et politique des citoyens et la valorisation du rapport de force détruisent jour après jour les bases culturelles et éthiques de la démocratie. 

La déliquescence d’une civilisation n’étant pas compatible avec la liberté, nous devons craindre pour elle.

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