La correspondante tunisienne du Kiosque aux Canards, Manou Bouzid, se trouve au coeur des manifestations tunisiennes ; elle nous livre sa vision sur la rue égyptienne.

Après l’ultimatum posé par les autorités aux pro Morsi, les forces de sécurité commencèrent la levée du sit in.

Alors que la plupart des manifestants évacuèrent la place, d’autres sortirent leur artillerie pour commencer à tirer.

Le nombre de mort est à déplorer

On dénombre 278 morts dont 45 policiers et quelques 2000 blessés selon les médias. Bien évidement, les forces de l’ordre, pour être bien vues de la communauté internationale, auraient dû se laisser tirer comme des lapins.

La communauté internationale, toujours aussi donneuse de leçon

Émue par la mort de tant d’égyptiens, la communauté internationale très inquiète sur le sort des peuples arabes, condamne et somme les autorités de faire preuve de retenue.

Retenue voulant dire "même si on vous tire dessus, retenez vous, ne ripostez pas, ayez de la retenue."

Maintenant que tout le monde s’est offusqué devant l’horreur de ce massacre, il serait temps de redescendre de la planète "Au pays de Candy" et juger avec plus de discernement.

Que s'est-il vraiment passé?

Dans un premier temps, pour répondre aux attaques des manifestants, les forces de l’ordre n’utilisèrent que des gaz lacrymogènes.

Si l’on en croit les médias, les policiers auraient tiré sur des manifestants pacifiques levant le camp.

Si l’on en croit les clichés pris sur place, les pacifistes étaient juste armés de kalachnikovs.

Les coptes comme bouc émissaires

En représailles, les pacifistes fous de rages devant cette tuerie s’empressèrent d’incendier 3 églises coptes pour soulager leur fureur.

Comme quand l’occasion se présente, chassez le naturel, il revient au galop.

Que viennent faire les pauvres églises coptes dans ce drame, rien, c’est juste la logique des islamistes, islamistes qui ont tôt fait d’oublier que pendant la révolution de 2011, ces coptes formaient un cercle autour d’eux et veillaient sur eux pendant qu’ils priaient pour éviter qu’ils ne se fassent attaquer par les troupes de Moubarak.

Pour en finir avec cette hypocrisie

Oui! Toutes ces morts c’est dramatique, mais que devaient faire les forces de l’ordre qui ont eux aussi perdu plusieurs hommes? Servir de cible mobile?

La démission du vice président égyptien

Mohamed Ali Baradei, prix Nobel de la paix et vice président du gouvernement intérimaire, démissionne aujourd'hui de son poste, pour protester contre cette violence envers les manifestants. Pourquoi n'a-t-il pas démissionné de son poste de secrétaire général de l'AIEA, et cautionner par sa présence la destruction de l'Irak pour que George W. Bush puisse se glorifier d’avoir vengé le 11 septembre, en attaquant un pays qui comme nous le savons, n’était pour rien dans cet attentat?

Et quand aux frères musulmans

Les frères musulmans veulent Morsi et que du Morsi, sans se soucier de savoir que Morsi, soutenu dans cette transaction par l’oncle Sam, a vendu 45 % du Sinaï au Hamas et que sans l’intervention de Sissi, cette vente aurait été validée. Nos frères musulmans, à savoir Nahda, veulent aussi Morsi. Normal, ils ont le même groupe sanguin.

Et c’est là que tout le sens du mot confrérie prend son sens

Nahda a passé la journée à pleurer sur les frères musulmans égyptiens morts dans ces affrontements, larmes qu’elle n’a pas daigné verser pour nos valeureux soldats morts afin de nous éviter ce scénario. Mais nos soldats ne veulent pas Morsi, la différence est de taille.

Ils n’ont pas non plus déploré les morts quotidiennes en Irak, ni la situation plus que périlleuse des palestiniens. Non, ils ne pleurent que pour les partisans de Morsi, ce qui est également valable pour la communauté internationale.

Ainsi durant toute la journée, ce fut des menaces

Ces menaces à peine voilées furent adressées aux tunisiens, sous entendant le danger qui nous guette si nous ne rentrons pas dans le rang de LEUR légitimité qui ne l’est plus.

Quand ce n’était pas des menaces, c’était des accusations aussi saugrenues que ridicules.

L’une d’entre elle émanant d’un sinistre plus que sinistre, le sinistre de la Santé, Abdelattif Mekki Nadaouis de son état, qui déclara du haut de son sinistre siège que l’opposition tunisienne était moralement responsable des événements survenus en Egypte.

L’opposition tunisienne moralement responsable ?

Mais de quoi parle-t-il ? Souvent les nadaouis font du bruit avec leur bouche sans que l’on arrive à comprendre les sons qui en sortent.

Le gouvernement provisoire tunisien dit vouloir résoudre la crise, et dit chercher des solutions, en demandant à l’opposition des concessions.

Mais quelles concessions doit on faire quand on ne demande qu’une chose, leur départ? Si l’opposition et le peuple cèdent sur la seule revendication qu’ils ont, ils auront simplement donné un coup d’épée dans l’eau.

L'arrêt des négociations

Alors que Mohamed Ali Baradei démissionne en Egypte, notre gourou national, Rached Ghanoucchi, interrompe brutalement les négociations et part en urgence pour une destination inconnue, annonce faite encore une fois par le sinistre Abdellatif Mekki.

Ou est-il parti alors que le pays est en pleine crise et pourquoi, personne ne le sait excepté les privilégiés nadaouis se trouvant dans le secret des dieux mais ici en l’occurrence dans le secret du diable.

Pour conclure

Les tunisiens ne cèderont pas, ils n’ont pas de Général Sissi, mais ils ont une armée républicaine qui se porte garante de la sécurité des citoyens. Elle l’a déjà prouvé à maintes reprises. L’armée tunisienne diffère totalement de l’armée égyptienne, elle n’a ni le même pouvoir, ni les mêmes ressources. Ici l’armée, c’est l’armée du peuple. La police elle-même, excepté la parallèle qui est une milice incorporée au sein de notre police, est pour et avec le peuple.

Même si les situations semblent similaires, le dramatique scénario égyptien n’a que peu de chance de se produire en Tunisie, d’autant plus que contrairement aux frères musulmans pacifistes armés de kalachnikovs, nos sit inneurs n’ont pour seul arme que leur patience et leurs revendications.

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