Christine Boutin réagissait au propos du premier secrétaire du Parti socialiste, mettant en cause dimanche soir l'UMP qui cherche selon lui à «créer un climat d'affrontement », tout en estimant que le «mouvement anti-mariage » homosexuel était « sorte d'acte fondateur entre la droite et l'extrême droite ».

Celle-ci semble oublier que la recrudescence des agressions homophobes correspond à ses prises de position et à celles de ses amis.

Boutin s’offusque des mots, mais pas des coups
Manifestants anti "Mariage pour tous"

Harlem Désir avait accusé dimanche soir, après la nouvelle manifestation contre le mariage homosexuel, l’UMP de chercher à«créer un climat d’affrontement», et estimé que le «mouvement anti-mariage» homosexuel était «une sorte d’acte fondateur entre la droite et l’extrême droite».

Selon Boutin, ce mouvement «n’est pas une question de parti, c’est le peuple de France qui se lève, ce sont tous les gens qui ne veulent plus des valeurs de 68 et du libéral-libertaire. Et c’est ce qui est dit au président de la République».

“Le peuple de France†a bon dos. Comme pour le PACS, pour lequel Christine Boutin s’était ridiculisée lors des débats parlementaires et dans ses interventions médiatiques, la voilà qui met le “Le peuple de France†avec elle, oubliant que le vrai peuple ne pratique pas l’agression physique des homosexuels.

Les anti gays et la violence

Violences sur un journaliste

Un bar lillois explosé par les copains de Boutin, de Bourgues, de Barjot, et de leurs amis UMPistes a fait suite au tabassage d’un couple homo le 7 avril, à Paris. Même chose à Bordeaux ou le gérant et une cliente sont agressés à coup de crosse.

Puis des rassemblements des opposants de plus en plus violent, de plus en plus dur, devant l’Assemblée nationale, où ils tentent de franchir les barrages de police et s'en prennent aux journalistes.

Et encore un couple tabassé, cette fois à Nice, ce week end où l’homophobie a encore frappé deux jeunes gens sortant de boite, aux cris de "Hey les gays ! ".

Pour finir, Claude Bartolone, ce matin, vient de recevoir une lettre de menace contenant de la poudre de munition.

Manuel Valls en a marre

Interrogé sur la question de savoir si la droite abrogerait la loi si elle revenait au pouvoir, Manuel Valls a répondu : «Ils mentent». D’autres lois, sur l’IVG, l’abolition de la peine de mort, l’instauration du PACS«avaient donné lieu aux mêmes vociférations» avec «souvent le même état d’esprit», a-t-il fait valoir. Cette loi est «irréversible», a-t-il assuré:«Quand la droite reviendra au pouvoir (...) il n’y aura pas de remise en cause de la loi sur le mariage».

Le ministre de l’Intérieur qui avait accusé des groupes opposés au mariage homosexuel de «faire référence à Vichy», a jugé que «des groupes d’extrême droite au sein ou en marge de ces manifestations se réclament de cette idéologie». «Demain soir quand il va y avoir le vote sur l’Assemblée nationale, ils seront là», a-t-il dit en leur reprochant d’avoir eu recours, selon lui, à l’expression «gazer des enfants».

Mardi après-midi, le texte autorisant le mariage homosexuel sera solennellement adopté par l’Assemblée nationale. Pro et anti mariage manifesteront à nouveau.

Dominique Bertinotti calme les esprits

La ministre déléguée chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, a estimé lundi que le débat sur le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels avait été "suffisamment long" et qu'il était "temps de conclure", mardi à l'Assemblée nationale. "Le temps du débat a été suffisamment long (...), chacun a pu défendre ses arguments, donc il est temps de conclure. Demain sera le temps de la conclusion", a déclaré Dominique Bertinotti sur LCP alors que plusieurs dizaines de milliers d'opposants au mariage gay ont manifesté dimanche à Paris

La famille, a-t-elle ajouté, "a été en perpétuelle évolution de tout temps, depuis des siècles et des siècles, et elle existe toujours" et les opposants au projet doivent "admettre" qu'il "n'existe pas aujourd'hui qu'un seul modèle familial, il y a des modèles familiaux". Par ailleurs, elle s'est dite "inquiète", après la manifestation de dimanche qui a vu le député FN Gilbert Collard défiler aux côtés d'élus UMP, de "voir une partie de la droite se radicaliser et banaliser la fréquentation avec le Front national".

La honte des anti mariage pour tous
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