Les voeux du président de la république ; le réalisme, la compassion et la confiance
01 janv. 2013
Premier voeux du président ; exercice réussi
Dans un exercice aussi convenu que des vœux à la Nation, le style a autant d’importance que le fond. À cet égard, l’exercice de François Hollande, le premier en tant que Président, est assez significatif.
Le président de la République s’est exprimé sur un ton à la fois sobre et solennel, sans aucun artifice qui pourrait distraire l’auditeur ou le téléspectateur du fond, autre qu’un sourire confiant. En huit minutes, tout y est passé. Bel exercice !
La seconde remarque tient à l’ordre d’entrée en scène des thèmes : l’Europe, les entrepreneurs, la dette, le pacte de compétitivité, c’est-à-dire l’économique mis en service du social. Dit autrement : on ne dépense qu’après avoir gagné.
Les mots enfin : « drastique », pour parler de la lutte contre les gaspillages publics, un terme plutôt rare dans la bouche des socialistes et qui annonce de la rigueur. « Historique », pour qualifier la profondeur de la crise. « Coûte que coûte », employé à propos des efforts pour inverser la courbe du chômage. « Contre vents et marées », pour assurer que le cap du redressement sera tenu. Des mots forts synonymes de détermination.
Trois angles importants ; le réalisme, la compassion et la confiance
Sur le fond on retiendra trois angles évidents. Le réalisme, la compassion et la confiance.
Le réalisme pour démontrer qu’il a pleine conscience de la gravité de la situation, sur le front du chômage notamment. La compassion, qui fait partie des obligations de l’exercice en cette période de fêtes où le chef de l’Etat se doit de s’afficher proche de ceux, en France et dans le monde, qui souffrent le plus. Et la confiance dans le redressement.
Un an pour prouver la justesse de sa politique
En quelque sorte, François Hollande nous donne déjà rendez-vous pour les vœux de 2014, ouvrant une sorte de parenthèse d’impopularité : selon lui, le traitement social du chômage, le crédit d’impôt pour les entreprises, la mobilisation du système bancaire au profit de l’investissement auront pour effet d’inverser la courbe du chômage dans un an et, espère-t-il sans le dire, du moral des Français.
Il y a, pour cela, quelques autres conditions qu’il n’a pas évoquées ce lundi soir : quelle sera la croissance ? Qu’est-ce qui l’emportera de la négociation ou des tensions sociales ? Des inconnues que le non-cumul des mandats ou le rétablissement d’un super-impôt pour les riches ne suffiront pas à compenser.