Hollande, sur Europe1 ce matin, continuera à appliquer son programme, comme il le fait parfaitement depuis sept mois
21 déc. 2012
Il est encore et toujours possible d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année 2013 et de ramener les déficits à 3% du PIB, en dépit des mauvaises perspectives économiques de l'Insee pour l'an prochain.
«Le chômage ne va pas cesser d'augmenter pendant un an», a reconnu le chef de l'Etat, vendredi matin surEurope 1, pour sa première interview radio depuis son élection. «La volonté qui est la mienne, c'est qu'à la fin de l'année 2013 il y ait une inversion» de la courbe, a-t-il ajouté. «Quand je fixe un objectif, c'est pour l'atteindre. Je ne renoncerai à rien.»
«L'année 2013 va être dure pour les Français, a-t-il poursuivi. Elle va être dure pour le président de la République. Cela va être dur mais on va s'en sortir.»
Le marché du travail.
S'agissant des négociations en cours sur la réforme, le chef de l'Etat appelle à un «compromis, plus que jamais». «Je dis aux partenaires sociaux: que l'occasion ne soit pas manquée et au patronat en particulier, n'attendez pas que la loi fasse ce que les partenaires eux-mêmes n'auraient pas convenu», a-t-il ajouté, alors que le dialogue sur la réforme du marché du travail se poursuivra en janvier. «Je préfère que l'on prenne un peu plus de temps mais qu'au final on parvienne à un accord.»
L’affaire Depardieu.
Sans viser nommément l'acteur, François Hollande a commenté l'affaire Depardieu, qui a remis en lumière la pratique de l'exil fiscal. «Si on est Français, si on aime la France, on doit la servir. Même si ce n’est pas facile en ce moment», a jugé le chef de l'Etat. «Chacun doit faire un effort, et ceux qui ont plus doivent faire un peu plus», a-t-il estimé, refusant cependant d'accabler Gérard Depardieu. «Personne, aucun citoyen français ne peut être stigmatisé par le président de la République. Il est le président de tous.»
Le déplacement en Algérie.
Revenant sur sa visite officielle à Alger, mercredi et jeudi, François Hollande a estimé que ce voyage aura été «utile pour la France et pour l'Algérie» pour ouvrir une nouvelle page d'histoire. «Nous sommes sortis des 50 ans qui avaient été les années de la difficulté entre les deux pays», a estimé le chef de l'Etat, qui a reconnu jeudi devant les parlementaires algériens les «souffrances» nées de la colonisation, «un système profondément injuste et brutal». «Ce n'est pas nos valeurs qui s’appliquaient», a-t-il précisé.
Le Mali.
François Hollande s'est également exprimé sur le feu vert de l'ONU jeudi pour l'envoi d'une force africaine au Mali. «Le temps de l'intervention militaire au Mali n'approche pas. Il est maintenant autorisé. La résolution de l'ONU va permettre le dialogue politique. Ensuite, s'il y a toujours une occupation du Nord-Mali, ce sont les Africains qui mèneront cette opération avec le gouvernement malien.» Le président de la République a conclu : «Le rôle de la France est de lutter contre le terrorisme».
Le nouvel Otage français.
Selon le président, les ravisseurs d'un Français enlevé mercredi soir au Nigeria sont sans doute en lien avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ou les groupes qui sont aujourd'hui au Mali: «Il a été capturé par un groupe puissamment armé qui a tué deux Nigérians. Je ne peux pas accepter qu'il y ait des menaces permanentes sur nos ressortissants.»