Anti-mariage pour tous : militantisme poubelle
07 avr. 2013"Je n'ai pas l'intention de refaire d'autres débats dans l'immédiat. Je le regrette vivement, mais il n'est pas possible de continuer dans ces conditions, il faut que les opposants se ressaisissent" L'exaspération samedi d'Erwann Binet, le rapporteur du projet de loi sur le mariage pour tous, en dit long sur le climat qui entoure les débats sur le sujet ces derniers jours.
Plus dâarguments, donc de la violence
La veille, le dĂ©putĂ© PS a Ă©tĂ© chahutĂ© par des militants d'extrĂȘme droite opposĂ©s au mariage gay alors qu'il animait une confĂ©rence Ă la facultĂ© de droit de Saint-Etienne. Fin mars, il avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© pris Ă partie lors d'une intervention Ă l'universitĂ© de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Alors que le Sénat a entamé jeudi l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous, les opposants accentuent la pression. Les actions coups de poing, plus ou moins contrÎlées, se multiplient. Samedi, la voiture d'Esther Benbassa a été dégradée. Un acte que la sénatrice écologiste du Val-de-Marne met sur le compte des anti. "Bravo pour avoir #bousillé ma #voiture devant chez moi pour mon #engagement #mariage pour tous.
Insultes et menaces pleuvent. Belle France!", a-t-elle dénoncé sur Twitter. "Je reçois depuis plusieurs jours de nombreuses menaces par téléphone et par mails, ainsi que des dizaines de lettres de mauvais goût à mon bureau au Sénat. On me dit qu'on va me 'casser la gueule", a-t-elle ensuite expliqué
Les Ă©lus du peuple ne peuvent plus bosser
La sĂ©natrice UDI Chantal Jouanno a Ă©galement fait les frais de son "oui" au mariage gay. Jeudi, une soixantaine d'opposants sont venus la "rĂ©veiller" devant son domicile du 12e arrondissement de Paris pour l'inciter Ă changer d'avis. En colĂšre, l'Ă©lue parisienne est montĂ©e au crĂ©neau au micro de France Bleu : "Il y en a marre de ce pays, oĂč le moindre dĂ©bat est l'objet et la raison de violence, on est des Ă©lus, on a aussi le droit au respect de notre vie privĂ©e. Si les dĂ©monstrations de force font plier la conscience et les convictions des Ă©lus, dans ces conditions on n'est plus en dĂ©mocratie." Le premier secrĂ©taire du PS, Harlem DĂ©sir, a Ă©galement dĂ©noncĂ© des "attaques odieuses contre les biens et personnes par les opposants au mariage".
Dans la nuit de samedi à dimanche encore, une poignée de manifestants se revendiquant du collectif "printemps français"s'en est pris à l'espace qui devait accueillir une manifestation LGBT. Ils ont notamment recouvert la façade d'affiches de la Manif pour tous.
Les antis sâengueulent entre eux
Une publicitĂ© dont se serait bien passĂ© la chef de file du mouvement, Frigide Barjot. "La violence n'a pas de place chez nous. Nous condamnons les actes du 'printemps français'. Ils pourrissent notre mouvement.", a-t-elle rĂ©agi auprĂšs de Metro. Celle qui se dit "trĂšs en colĂšre" annonce son intention de porter plainte : "Ils nous ont pillĂ©s, parodiĂ©s, ils portent prĂ©judice Ă la philosophie de la Manif Pour Tous. Nous demandons qu'ils soient condamnĂ©s pour les exactions qu'ils font en notre nom. Ăa suffit !"
La porte-parole du printemps français Béatrice Bourges répond quant à elle que cette "action, non-violente et transgressive, a été menée par des militants de la Manif pour tous." "Nos militants sont des militants de la Manif pour tous", fait-elle valoir. L'unité et l'ambiance "bon enfant" mis en avant par les opposants au mariage gay semble bel et bien un lointain souvenir.
Les pauvres choupinettes...