Elles sont les deux questions majeures à quelques heures du second tour des élections législatives. Jean-Luc Mélenchon peut-il devenir Premier ministre? Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée nationale qui sortira des urnes dimanche 19 juin?

Au regard des derniers sondages et projections que vous pouvez retrouvez ci-dessous, la première hypothèse parait improbable et la seconde très incertaine. Car si la NUPES et Ensemble! (LREM et ses alliés) sont arrivés au coude-à-coude dimanche 12 juin, ce second tour est théoriquement favorable à la majorité présidentielle.

Aucune des projections réalisées depuis la présidentielle n’a en effet fait de la coalition de gauche la première force au Palais Bourbon. On notera toutefois qu’entre le 24 avril et le 17 juin (les derniers sondages ont été publiés vendredi dans la soirée) l’alliance menée par Jean-Luc Mélenchon a plus que triplé le seuil qu’elle peut obtenir. La moyenne des dernières projections donne à la NUPES 185 sièges, avec des fourchettes basses toujours à plus de 150 et des fourchettes hautes dépassant parfois 200.

Comme on le voit sur le graphique ci-dessus, la dynamique est inverse pour la Macronie. Alors que la majorité absolue (289 sièges) semblait acquise au soir de la victoire d’Emmanuel Macron, ce seuil symbolique mais néanmoins important pour gouverner avec toute latitude est aujourd’hui loin d’être assuré. La moyenne des projections est à 280 sièges et rares sont les fourchettes hautes des instituts de sondages qui dépassent les 300; dans l’Assemblée sortante, LREM et ses alliés du Modem et de Horizons avaient 347 députés.

Les projections actuelles laissent plutôt entendre que l’exécutif devra composer avec une majorité relative et donc trouver des alliés qui ne sont pas encore à ses côtés pour faire adopter les textes les plus clivants.

Pour les autres formations politiques aussi, ce second tour revêt une grande importance. Pour Les Républicains, c’est la survie qui est en jeu. Après les 4,7% de Valérie Pécresse à la présidentielle, le parti de droite a (un peu) relevé la tête dépassant les 10% au soir du premier tour. Mais présent dans moins de 100 circonscriptions au second tour, il ne peut espérer que limiter la casse puisque la moyenne des projections lui donne une soixantaine de sièges contre 120 dans l’Assemblée sortante.

Enfin pour le Rassemblement national, l’enjeu est double: aura-t-il plus de 15 élus (ce qu’il n’avait pas réussi en 2017) pour former ainsi un groupe parlementaire? Et Marine Le Pen fera-t-elle mieux que les 35 députés obtenus par son père à la tête du FN en 1986 quand l’élection avait lieu à la proportionnelle intégrale?

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