Débat Emmanuel Macron Marine Le Pen : on décrypte leurs affirmations
21 avr. 2022Ukraine, climat, emploi, justice, argent Russe, TVA, salaire des enseignants, nucléaire, inflation ; qui a dit vrai ?
En fait, Marine Le Pen est largement perdante.
« Je soutiens une Ukraine libre » : la candidate du Rassemblement national a affirmé son soutien constant à l’indépendance de l’Ukraine. Pas tout à fait vrai, si l’on considère son approbation de l’annexion de la Crimée
FAUX. « Ma solidarité avec le peuple ukrainien est totale et l’agression russe inqualifiable. » La candidate du Rassemblement national n’a pas marchandé son soutien à l’Ukraine, allant jusqu’à soutenir les efforts d’Emmanuel Macron pour ramener la paix et approuvant la ligne « d’une aide qui n’aille pas jusqu’à la cobelligérance ». Mais Marine Le Pen va plus loin en affirmant son soutien constant « à une Ukraine libre », exhumant un de ses tweets en novembre 2014, alors que la Crimée avait été annexée et que la guerre au Donbass avait commencé par séparatistes prorusses interposés.
Emmanuel Macron a accusé sa rivale d’être « climatosceptique », ce dont elle se défend. Quelle est la position de la candidate du RN sur la question ?
Marine Le Pen pense-t-elle que le réchauffement climatique n’existe pas, ou que l’homme n’en est pas à l’origine, deux des variantes qui caractérisent les climatosceptiques ? Emmanuel Macron a proféré cette accusation lors du débat. Marine Le Pen l’a récusée. La brochure de son programme consacrée à l’écologie comprend bien les termes « dérèglement climatique ». La candidate y indique également qu’elle entend répondre « aux engagements de l’accord de Paris », adopté en décembre 2015, qui réclame de la communauté internationale les efforts nécessaires pour rester sous la barre d’un réchauffement inférieur à 2°C, voire 1,5°C si possible.
Le défaut à la cuirasse de Marine Le Pen vient d’une forme de contradiction entre cette promesse générale et les moyens de la tenir. Le Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, assure que la baisse des émissions de gaz à effet de serre doit être rapide, voire brutale, pour tenir cet objectif. Il faut que, d’ici 2025, un pic des émissions soit observé au niveau planétaire. Et que la neutralité carbone, c’est-à-dire le fait de ne pas émettre plus de carbone dans l’atmosphère qu’on ne peut en capter, soit de mise en 2050 pour ne pas dépasser 1,5°C. Or Marine Le Pen propose que la France définisse sa trajectoire « au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé ». C’est incompatible.
Même si Marine Le Pen a le droit d’avoir évolué sur la question, ses déclarations passées l’ont, à plusieurs reprises, fait flirter avec le climatoscepticisme. Interrogée par le magazine écologique « Reporterre » lors de la campagne présidentielle de 2017, elle avait déclaré : « Je ne suis pas scientifique du climat, je pense que l’activité humaine y contribue [au réchauffement, NDLR], dans des proportions que je suis incapable de mesurer. Le changement climatique n’est pas une religion. » Il y a cinq ans, le Giec et la communauté scientifique dans son ensemble posaient déjà que l’homme était responsable de l’évolution du climat.
Emmanuel Macron : « Je suis très fier des 1,2 million de feuilles de paie supplémentaires »
Vrai. Dans le détail, 764 500 emplois salariés public et privés ont été créés entre le deuxième trimestre 2017 et la fin d’année 2019. Sous l’effet de la crise sanitaire, l’Insee estime que 315 000 emplois ont été détruits en 2020, mais lors des quatre trimestres 2021, l’Insee a enregistré la création de 576 000 emplois salariés qui ont compensé cette érosion. Au total, entre 2017 et 2022, l’emploi a progressé de 4 % en France, ce qui représente en effet plus d’1,03 million d’emplois créés. À ce chiffre, il faut ajouter 246 000 emplois non salariés créés entre 2017 et 2020 selon le décompte de l’Insee. Au total, donc, on dépasse même légèrement les 1,2 million de bulletins supplémentaires annoncés par Emmanuel Macron. L’OFCE note que la France, comme l’Espagne d’ailleurs, ont créé suffisamment d’emplois pour absorber la hausse de la population active et faire reculer le chômage (7,4 % actuellement- source Insee - au 4e trimestre 2021, soit 3 101 800 en catégorie A et 2 266 500 en catégorie B et C (activité réduite). Pour mémoire, en 2017, le nombre de chômeurs en catégorie A s’établissait à 3 494 100 (5 560 800 catégories A, B, C). La part des chômeurs de longue durée a baissé de 0,8 % pendant le quinquennat Macron.
Marine Le Pen : “Dans le domaine de la justice, les Français ont le sentiment que c’est devenu le laxisme le plus total”
FAUX. Marine Le Pen pointe le « laxisme » dont ferait preuve la justice face à la délinquance. Pourtant, selon le rapport « statistiques pénales annuelles du Conseil de l’Europe », le taux global d’incarcération (le nombre de détenus pour 100 000 habitants) baisse en Europe depuis 2013. Sauf en France ou ce taux est passé de 103,5 personnes détenues pour 100 000 habitants en 2010 à 105,3 en 2020. Il est aujourd’hui à 76 en Allemagne et 101 en Italie. La durée moyenne de détention est quant à elle passée de 8,6 mois en 2006 à 10,7 en 2019. Entre 2000 et 2020, les peines correctionnelles de prison de six mois à trois ans ont, elles, bondi de 11 567 à 31 286.
La candidate s’est vue reprocher d’avoir contracté un prêt auprès d’une banque russe
Première passe d’armes entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en marge de la thématique sur l’Ukraine. Emmanuel Macron reproche à sa rivale d’avoir emprunté « plusieurs millions dans une banque Russe liée au pouvoir », mettant ainsi en cause l’indépendance de la candidate vis-à-vis de Vladimir Poutine.
Il est exact que des fonds empruntés en Russie ont alimenté le Rassemblement national, ces dernières années, le parti ne parvenant pas à convaincre des banques françaises de lui prêter de l’argent pour les campagnes.
En 2014, le Front national a bénéficié d’un prêt de 9,4 millions d’euros de la part d’une banque russe, la First Czech Russian Bank, pour financer sa campagne pour les élections régionales et départementales de 2015. Incapable de rembourser dans les délais initialement fixés pour 2019, le Front national a dû solliciter un rééchelonnement. Celui-ci a été accordé en 2020. Le parti a désormais jusqu’en 2028 pour rembourser encore 8 millions d’euros.
La banque initiale avait fait faillite en 2016. Le prêt avait mystérieusement été racheté par une autre structure, Aviazapchast, une société aéronautique dirigée par d’ex-militaires proches des services secrets de l’armée, et active en Syrie.
La même année, c’est le micro-parti Cotelec, fondé par Jean-Marie Le Pen, et réputé coffre-fort historique du FN qui va décrocher un prêt de 2 millions d’euros. Versé via une holding domiciliée à Chypre, il servira également à alimenter les campagnes du parti. Selon Mediapart, la société était alimentée par des fonds d’investissement russes liés à un ancien agent du KGB qui a ensuite dirigé une grande banque russe.
Pour la présente campagne, Marine Le Pen s’est, cette fois, tournée vers une banque hongroise qui lui a alloué un prêt de 10 millions d’euros.
« Le bouclier tarifaire c’est bien mais qui paye ? Le contribuable. Je préfère baisser la TVA sur les produits énergétiques », a lancé Marine Le Pen
Faux. La France ne peut unilatéralement faire baisser la TVA sur les carburants. La TVA fixée à 20 % sur les carburants en France est en réalité régie au niveau européen par une directive de 2006. Une directive relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée qui a pour but d’harmoniser la législation sur les taxes entre les pays membre de l’Union européenne. Il n’est pas totalement impossible de modifier une directive mais si le candidat Jacques Chirac avait annoncé une baisse de la TVA pour la restauration en 2002, c’est en 2009 seulement que la directive a été modifiée. En clair, il faut l’accord à l’unanimité des 27 pour cela. À l’heure actuelle pour l’UE, un taux normal de TVA ne peut être fixé en dessous de 15 %.
Marine Le Pen ne peut donc, contrairement à ce qu’elle a affirmé entre les deux tours, faire baisser de manière pérenne la TVA de 20 à 5,5 % pour l’ensemble de l’énergie parce qu’elle considère qu’il s’agit de biens de première nécessité. Or la liste des biens pouvant bénéficier d’un taux de TVA réduit a été établie par l’Union européenne. Elle a été renégociée et adoptée le 5 avril. Problème : les carburants n’ont pas été intégrés dans cette liste.
« La revalorisation des enseignants a commencé sous ce quinquennat », affirme le président. Exact, mais pas assez pour rattraper le retard accumulé depuis vingt ans
VRAI. La revalorisation des salaires est bien devenue une priorité de la politique du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer dans la deuxième partie du mandat Macron : tous les enseignants touchent depuis l’an dernier une prime informatique annuelle de 150 euros, et, jusqu’au septième échelon (les quinze premières années de carrière), une prime de 500 à 1 400 euros par an.
Des avancées, mais encore insuffisantes aux yeux de l’ensemble des syndicats enseignants, au regard du retard accumulé depuis deux décennies. Selon un rapport du Sénat rendu l’an dernier, en euros constants, la rémunération des professeurs français a reculé de 15 à 25 % en vingt ans. Les syndicats ont, par ailleurs, regretté que ces hausses de salaires, décidées d’une année sur l’autre, ne fassent pas l’objet d’une programmation pluriannuelle, qui aurait garanti une augmentation régulière sur le long terme.
Quasiment tous les candidats promettaient de mieux rémunérer les profs : il y a consensus pour admettre que les enseignants français sont moins bien payés que leurs homologues étrangers, en particulier quand ils commencent dans le métier.
Le salaire moyen d’un enseignant en France était, en 2019, de 2 490 euros net mensuels. Selon les données de l’OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques, qui dissèque chaque année les fiches de paie des enseignants de 44 pays « développés », l’écart entre les salaires en France et à l’étranger varie plus ou moins selon ce qui est pris en compte. Si on regarde le salaire statutaire, c’est-à-dire hors primes et heures supplémentaires, celui-ci est bien inférieur en France à la moyenne des pays de l’OCDE, en début et en milieu de carrière (-20 %). Moins en fin de carrière (– 2 %).
En revanche, si on regarde le salaire effectif, qui intègre les primes, le tableau est différent : il est « légèrement supérieur » à la moyenne de l’OCDE. Mais pas dans l’enseignement élémentaire : primes incluses, les enseignants du premier degré gagnent 3 % de moins que la moyenne de l’OCDE.
La candidate du RN a accusé Emmanuel Macron de prôner la relance du nucléaire après avoir contraint la filière à appuyer sur le frein lors de son quinquennat. Qu’en est-il ?
Emmanuel Macron a-t-il changé d’avis sur la place de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité ? Selon la candidate du RN, le président de la République a pris la décision de fermer les deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim, la plus vieille de France, alors « qu’aucune justification de sécurité ne le permettait ». En l’espèce, Marine Le Pen fait référence aux décisions de l’Autorité de sûreté nucléaire, une autorité administrative indépendante, qui n’a effectivement jamais prescrit l’arrêt de Fessenheim. Au début des années 2010, à l’occasion du contrôle en profondeur de la centrale au bout de ses trente ans de fonctionnement, l’ASN avait réclamé des gros travaux de modernisation à EDF. Comme le renforcement du radier, c’est-à-dire le plancher de béton des deux réacteurs. Le chantier a été réalisé.
Emmanuel Macron a rétorqué que plus aucun investissement n’avait été engagé sur Fessenheim depuis 2012. C’est à peu près exact mais EDF, qui souhaitait conserver ses capacités de production, aurait sans doute dégagé des fonds pour mettre la centrale à niveau si l’État n’avait pas imposé son arrêt, devenu effectif en 2020.
La candidate du RN a également indiqué qu’avant de prôner la construction de nouveaux EPR et la prolongation des centrales existantes – c’est la teneur du discours de politique énergétique prononcé par Emmanuel Macron dans l’usine General Electric de Belfort le 10 février – le président avait « envisagé la fermeture de quatorze réacteurs ». C’est tout à fait exact. En novembre 2018, lors de la présentation de la programmation pluriannuelle de l’énergie (la feuille de route du pays), il avait esquissé l’arrêt de quatorze tranches d’ici 2035 pour baisser de 75 % à 50 % le nucléaire dans la production d’électricité à cette même date. Néanmoins, quand l’intéressé est entré à l’Elysée, le calendrier était encore plus contraignant. Selon la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, votée en 2015 sous l’impulsion de Ségolène Royal, c’est pour 2025 que cet objectif était fixé.
Marine Le Pen : « L’inflation est actuellement un point supérieur à la croissance en France »
VRAI. Marine Le Pen s’est appuyée sur la prévision de croissance de la Banque de France qui table sur un acquis de croissance de 2,9 % à l’issue du premier trimestre 2022. Après une année 2021 de croissance à +7 %, la Banque de France évalue la croissance annuelle de la France à 3,4 % pour l’année 2022. L’inflation, ou l’indice des prix à la consommation calculé à fin mars, décollait lui de + 4,5 % par rapport à l’année dernière selon le dernier calcul de l’Insee qui date du 14 avril.
Pour information, le taux de l’inflation est, comme l’a précisé Emmanuel Macron, 60 % supérieur en Allemagne et il est deux fois plus important en Espagne. Marine Le Pen a avancé cet écart actuel entre croissance et inflation pour justifier la possibilité d’un abaissement, temporaire de la TVA de 5,5 % à 0 % sur certains produits. Une mesure que le camp du Rassemblement national a chiffrée à 3,4 ou 4 milliards d’euros pour le budget de l’Etat. Avant décembre 2021 cette mesure aurait été rendue impossible par l’Union européenne. Mais en fin d’année 2021 l’Union européenne a voté une directive TVA permettant d’exonérer de taxe sur la valeur ajoutée certains biens et services couvrant des besoins fondamentaux.
La baisse de la TVA sur des produits alimentaires est l’une des mesures clés du projet de la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen. Elle est jugée peu efficace pour défendre le pouvoir d’achat par le cabinet Asterès
Il y a le contexte, incontournable. La guerre en Ukraine entraîne une hausse importante des prix de l’alimentation qui devrait se situer entre +4 % et +10 % en 2022, d’après une étude du cabinet de conseil dans le domaine économique Asterès. Le cabinet a retenu, en fonction de l’évolution du conflit et des choix que feront les entreprises agroalimentaires de répercuter ou non des hausses de prix, trois scénarios pour l’alimentation en 2022, un scénario optimiste à + 4 %, un scénario médian à +6 % et un scénario du pire : +10 %.
En fonction des évolutions de la situation, le pouvoir d’achat des ménages pourrait reculer de -0,4 à -1,1 % avec un effet trois fois plus impactant pour les ménages modestes que pour les foyers aisés.
3,5 à 4 milliards de coûts annuels pour l’État
Pour autant, le cabinet Asterès, créé en 2006 par l’économiste libéral Nicolas Bouzou, estime que la mesure d’un panier de produits alimentaires de première nécessité à 0 % de TVA proposé par la candidate d’extrême droite raterait presque totalement sa cible, à savoir : les ménages les plus modestes. Et cette mesure impacterait le budget de l’État à hauteur de 3,5 ou 4 milliards d’euros, selon Asterès.
Une telle mesure serait incompatible avec les traités européens qui préviennent la concurrence fiscale entre pays
Si la candidate à la présidence de la République n’a pas précisément établi la liste des produits concernés, l’hypothèse la plus probable serait qu’elle comporte les produits suivants : pain et produits à base de céréales, lait, fromage et œufs, huiles et graisses, fruits et légumes.
Aussi, le cabinet de conseil économique rappelle qu’une telle mesure ne serait pas compatible avec les traités européens qui préviennent la concurrence fiscale entre pays. Asterès a fait chauffer les calculettes pour évaluer le gain de pouvoir d’achat qui peut en être attendu.
Un gain plus avantageux pour les ménages aisés
Le passage de la TVA de 5,5 % à 0 % sur ces produits entraînerait un bénéfice moyen de 133 euros par an et par ménage. Mais s’appuyant sur le précédent de la baisse de la TVA dans la restauration en 2009, le cabinet rappelle qu’une petite part seulement se répercuterait sur le prix final, la plus grande part étant captée par les entreprises ou les salariés.
Résultat, Asterès estime que 10 % de cette baisse bénéficiera effectivement aux consommateurs, c’est-à-dire 0,03 % de pouvoir d’achat supplémentaire, soit 13 euros en moyenne. En euros, le gain serait deux fois plus avantageux pour les ménages aisés qu’aux foyers modestes qui consomment moins.
Asterès a calculé que le coût de la mesure portée par la candidate du Rassemblement national, environ 3,8 milliards d’euros par an, pourrait financer une aide directe aux ménages modestes qui serait plus pertinente. Si cette enveloppe était consacrée aux 10 % des ménages les plus modestes il en résulterait, pour eux, un gain de pouvoir d’achat de plus de 10 %.
Quatre eurodéputés du parti d’Eric Zemmour et un eurodéputé du Rassemblement National ont voté contre une résolution destinée à intensifier les aides envoyées en Ukraine et à renforcer les sanctions économiques contre la Russie
Bientôt une semaine après le début de l’invasion russe, l’Union européenne souhaite intensifier les aides envoyées en Ukraine et renforcer les sanctions économiques contre le régime de Poutine. Le Parlement Européen a donc voté, le mardi 1er février, pour une résolution allant dans ce sens. Parmi les 676 eurodéputés qui ont voté, 26 se sont abstenus et 13, dont cinq eurodéputés français, ont tout simplement voté contre.
Dans le détail, il s’agit de quatre eurodéputés de « Reconquête », le parti d’Eric Zemmour, et un eurodéputé du Rassemblement National. Chez les partisans du candidat d’extrême droite, ce sont des soutiens fraîchement arrivés, tels que Gilbert Collard ou encore Jérôme Rivière, désigné depuis porte-parole du mouvement. Nicolas Bay et Maxette Pirbakas, eux aussi débarqués récemment, complètent ce quatuor. Côté Rassemblement National, l’ancien député LR Thierry Mariani a lui aussi voté contre la résolution.