Le parquet de Paris a requis six ans de prison, dont trois fermes, contre un gilet jaune soupçonné d'avoir dérobé un sac contenant notamment un gilet pare-balles dans un véhicule de police, attaqué par de nombreux manifestants, lors d'"acte 3", le 1er décembre 2018.

Un deuxième participant à cette manifestation, poursuivi pour le vol d'un fusil d'assaut dans le même véhicule de police, est lui décédé en octobre dernier, entraînant l'extinction des poursuites.

Vol avec violences volontaires

Le prévenu était poursuivi pour "vol avec violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" pour avoir dérobé un sac dans un fourgon de police attaqué par un important groupe de gilets jaunes non loin de la place de l'Etoile, alors que huit policiers se trouvaient à l'intérieur.

Après avoir reculé face à plusieurs centaines de manifestants, les agents avaient rejoint leur véhicule, comme le reste de leur compagnie, avant d'être pris pour cible par des jets de projectiles, un manifestant réussissant même à glisser un feu de bengale dans le fourgon, provoquant un début d'incendie et forçant les policiers à en sortir avec difficulté.

"J'ai eu la peur de ma vie"

Présents à l'audience, les policiers ont raconté une scène d'une rare violence, avec la peur "d'être lynchés" et le sentiment de "pouvoir y rester".

"J'ai eu la peur de ma vie", a déclaré l'un des agents, durant l'audience, qui souffre, comme ses collègues, de syndromes post-traumatiques, selon une évaluation psychologique.

"Je n'ai jamais vu, dans un dossier, une telle violence à l'encontre des force de l'ordre", a pour sa part insisté le procureur, soulignant que le prévenu avait "reconnu les faits" tout en affirmant qu'il ne s'agissait pas de "faire payer le seul à avoir été pris pour tous ceux qui n'ont pas été interpelés".

Une recalcification des faits ?

L'avocat des policiers a de son côté demandé 6.000 euros de réparation pour chacun d'entre eux.

Tout en reconnaissant que les "préjudices ne sont pas contestés", l'avocat du prévenu a pour sa part demandé une recalcification des faits en "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique", et demandé la prise en compte des 14 mois de détention préventive déjà effectués afin que son client ne retourne pas en prison. Le jugement a été mis en délibéré au 22 mars.

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