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Ce qu’il y a de paradoxal avec les opposants d’Emmanuel Macron, c’est la continuité dans le plantage de leurs prévisions. 

Avant l’élection présidentielle, ils lui promettaient moins de 6% : raté ! Une fois élu, ils annonçaient un manque de base locale pour lui permettre de gagner une majorité aux élections législatives : raté ! Aux bout de 6 mois de Gilets Jaunes, ces mêmes «médiums» lui annonçaient une déculottée aux élections européennes - qui n’a pas eu lieu, puisque la République en Marche obtient, en fait, le même nombre de députés que le premier, le RN -. Encore raté !

Et ; dernière réforme en cours - celle prévue dans le programme électoral sur lequel il fut élu - la réforme des retraites qui, selon nos mêmes  devins de la vie politique devait être son chant du cygne, vu que les différents président s’y étant frottés se sont ramassés. Et bien, il semble que ce soit encore raté !

Les 5 chapitres de la réussite de la réforme des retraites :

Introduction : on en est où ?

Le système de retraite français est mis en place en 1945 avec la création de la Sécurité sociale. Mais les pensions demeurent pendant longtemps faibles. En 1983, l’âge de la retraite passe à 60 ans. Différentes réformes sont ensuite adoptées en raison du déséquilibre croissant du système : la durée de cotisation est augmentée en 1993 par Édouard Balladur puis en 2003 par François Fillon.

1er chapitre : l’étude

Le programme d’Emmanuel Macron  programme disait précisément : « Après plus de vingt ans de réformes successives, le problème des retraites n’est plus un problème financier […] pour la première fois depuis des décennies, les perspectives financières permettent d'envisager l'avenir avec « une sérénité raisonnable ». L’enjeu aujourd'hui n’est donc pas de repousser l’âge ou d'augmenter la durée de cotisation […] L'opacité des règles conduit à ce que notre système de retraite par répartition, qui est l'expression de la solidarité entre générations, ne fournisse pas à chacun la sécurité qu’il est en droit d’attendre. » 

On voit donc bien que le projet actuel, dont l’essentiel consiste à fondre 42 statuts en un seul, le régime à points, est directement issu du programme présidentiel. L’inspiration principale de ce texte est politique, idéologique, et non financière ou économique. Il vise à l’uniformisation égalitariste et au nivellement dans une logique jacobine et socialiste, qui nie les particularités entre les professions et l’autonomie de chacune pour organiser ses retraites en fonction de ses réalités démographiques.  La question ultra-passionnelle des cheminots est l’arbre qui cache la forêt. Sont tout autant concernés les agriculteurs, les notaires, les médecins, les avocats, les mineurs, etc.

2ème chapitre : les concertations

Il est évident que ces évolutions sont dues à la prise en compte de nouvelles études qui ont révélé qu’à terme, l’équilibre du système des retraites n’était pas assuré. Quitte à réaliser une réforme extrêmement lourde, le gouvernement devait aussi prendre en compte cette dimension du sujet. Et puis on voit bien l’évolution politique du quinquennat actuel. Au moins dans le discours, il a rompu les amarres avec sa source de gauche. Son principal soutien aujourd’hui, et de plus en plus, est constitué de la bourgeoisie libérale de droite, nous dirions la droite « orléaniste ». Vis-à-vis de cet électorat potentiel, il n’était pas possible de négliger la question de l’équilibre financier du futur régime des retraites. 

D’où l’infléchissement qui s’est produit avec l’introduction de l’âge pivot à 64 ans, qui n’était pas prévu dans la campagne électorale. Peut-être que l’influence des hommes de droite libérale de l’équipe au pouvoir, en particulier le Premier ministre et le ministre de l’Economie et des finances, a été déterminante sur ce point. Toutefois, il semble que la négociation reste ouverte sur cette question qui ne serait pas centrale, tout au moins aux yeux du chef de l’Etat, ne figurant pas parmi ses promesses.

3ème chapitre : les annonces

L’approche présidentielle de la réforme des retraites me semble être avant tout politique et tournée vers l’objectif de 2022. En effet, nous avons en ce moment en face des yeux la quintessence de l’absurdité d’un régime politique. J’entends bien d’un régime, d’un système, au-delà des hommes qui le servent ou qui s’en servent. Cette réforme, dont les fondements sont politiques et idéologiques, met en œuvre une promesse de campagne présidentielle. Elle a été conçue, en 2017, comme toute promesse de campagne, dans une logique électoraliste : gagner l’élection présidentielle à n’importe quel prix. La priorité absolue est désormais de la mettre en œuvre, d’une manière ou d’une autre. Pour le bien de la France ? Non. Pour espérer être réélu en 2022. La clé de la réélection présidentielle consiste à pouvoir dire : j’ai tenu ma promesse. Que cette réforme soit bonne ou nuisible pour l’intérêt général et pour le pays n’est pas la question. 

Aux origines de la Ve république, le président de la République est un arbitre et un protecteur au-dessus de la mêlée politicienne en charge notamment de fixer un cap, de la diplomatie et de la défense. Les réformes économiques et sociales devaient procéder d’une majorité parlementaire et d’un Premier ministre, seul chargé de « gouverner ». L’évolution des institutions, le quinquennat, a fait du chef de l’Etat, presque par nature, un super-démagogue irresponsable – c’est-à-dire à l’abri de toute sanction politique – prêt à toutes les promesses pour être élu et à tous les coups pour être réélu, quitte à jeter le pays dans le chaos. Le caractère, la responsabilité personnelle des hommes au pouvoir sont évidemment eux aussi en cause. Mais au-delà des personnalités individuelles, d’élection en élection, le régime politique, tel qu’il est devenu, est à la source d’une dramatique dérive narcissique que personne ne veut voir mais qui explique une bonne part de la tragédie française.  

4ème chapitre : l’agitation

Ainsi, avant la réforme, personne ne connait le montant exact de sa retraite. Donc, il serait logique d’attendre les comparatifs «avant/après», que personne n’est capable de développer à ce jour, pour prendre une quelconque position. Ben non ; nos «amis» syndicalistes, fossoyeurs de l’emploi depuis des décennies et garant d’un trésor de guerre qui ferait pâlir d’envie la banque Rothschild, ont décidé d’ouvrir leurs bouches - pour mieux la fermer ensuite - dès le début du commencement d’une réforme.

Donc ; ça bouge, ça crie, ça s'agite et, in fine, ça fermera sa bouche, prenons-en le pari ; d’ailleurs, dès aujourd’hui - jeudi 19 décembre - les deux syndicats majoritaires du rail sont en train de nous expliquer qu’un accord est en cours.

Conclusion : la validation

Pour finir ; oui, cette réforme est juste et bonne ; oui, elle aura bien lieu telle que prévu par Emmanuel Macron ; oui, ce fut un énorme coup de théâtre entre président, gouvernement et syndicats qui savent, tous, pertinemment, que cette réforme est inévitable et juste.

Ainsi, une fois encore, Emmanuel Macron vient de gagner

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