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Oui, mais non. À l’avant-veille de la mobilisation du jeudi 5 décembre, où les salariés du public et du privé sont appelés à faire grève contre la réforme des retraites, Marine Le Pen a confirmé ses prises de positions paradoxales. “Oui, j’appelle à manifester”, mais “non, je ne manifesterai pas”, a tenté d’expliquer la présidente du Rassemblement national sur RMC et BFMTV. Pourquoi encourager “les Français à exprimer leur désaccord” dans la rue tout en se tenant à l’écart des cortèges?  “Ce n’est pas la place d’un dirigeant de parti politique” estime celle qui a pourtant déjà participé à plusieurs manifestations, comme le montre montage vidéo

Il y a moins de deux mois, le 15 octobre, c’est bien en tant que présidente du Rassemblement national que Marine Le Pen a rejoint brièvement la manifestation rassemblant à Paris des milliers de sapeurs-pompiers professionnels mobilisés contre la dégradation de leurs conditions de travail afin de “leur apporter notre soutien plein et entier”, disait-elle. Fin 2011, devant le Sénat, c’est la présidente du Front national, alors candidate à la présidentielle qui manifestait contre le droit de vote des étrangers non européens aux élections locales. D’autres archives montrent la vice-présidente du FN manifester en 2009 contre l’illumination de la tour Eiffel aux couleurs de la Turquie. La dirigeante frontiste a également manifesté en 2008 pour s’opposer la régularisation de travailleurs sans-papiers. 

“Je ne suis pas sectaire. Quand j’ai quelque chose à dire, cela ne me dérange pas d’aller manifester aux côtés de gens dont je ne partage pas le même avis sur d’autres sujets” affirmait fin 2012 Marine Le Pen qui aujourd’hui ne souhaite pas “aller se mêler à la CGT” en raison notamment de ses supposées “accointances avec les islamistes”. 

Par son manque de cohérence, le discours Marine Le Pen traduit, comme à l’époque de l’instauration du “mariage pour tous”, de profonds désaccords internes sur la stratégie à adopter. A l’heure des prémices d’une nouvelle contestation sociale, son “oui, mais non” cherche à réconcilier au RN les opposants traditionnels à toute forme de blocage et ceux souhaitant ne pas manquer une occasion de faire bonne figure dans les manifestations

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