La cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen s'est insurgée jeudi contre la décision d'un juge français de lui imposer un examen psychiatrique pour avoir diffusé en décembre 2015 des photos d'exactions du groupe djihadiste Etat islamique sur Twitter. 

Sauf que c’est à cause d’un obscure psychiatre italien que Marine Le Pen s’est ramassée durant son débat avec Emmanuel Macron...

 

Marine Le Pen croit tenir la clé du succès

16,5 millions de téléspectateurs ont assisté, en direct, au naufrage de Marine Le Pen lors du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle. Agressive, approximative sur des questions essentielles comme la sortie de l'euro, la candidate du FN a perdu la bataille face à Emmanuel Macron.

Le plan était pourtant simple : amener le candidat d'En Marche ! à péter les plombs en direct. Les trois qui préparent Marine Le Pen pour le débat – Florian Philippot, son frère Damien Philippot et Philippe Olivier â€“ en sont persuadés : il suffit d'appuyer là où ça fait mal pour conduire Emmanuel Macron dans le mur. Ils en sont d'autant plus sûrs qu'un psychiatre italien fait à l'époque fureur sur internet grâce à une vidéo dans laquelle il présente le candidat d'En Marche ! comme "un psychopathe"...

D'après Le Canard Enchaîné du mercredi 10 mai 2017, c'est notamment sur la base de cette vidéo qu'a été préparée la stratégie de Marine Le Pen pour le débat. L'hebdomadaire écrit :

Le trio croit tenir la clé du succès après avoir, notamment, visionné l'intervention d'un obscur psychiatre italien, un certain Adriano Segatori, qui, quelques jours plus tôt, a livré une analyse implacable de l'adversaire, relayée sur le net par les amis d'extrême droite. Après avoir étudié la biographie et des images de Macron, cet oracle transalpin a diagnostiqué 'un psychopathe narcissique', dont 'le développement a été stoppé prématurément en pleine adolescence' ! Voilà l'arme absolue, pensent alors nos Pieds-Nickelés. Résultat : pas de propositions, pas de travail sur le programme, et une posture rigolarde censée déstabiliser gravement le 'narcissique'…

Une stratégie qui aura été couronnée d'un immense succès, comme on a pu le voir mercredi 3 mai…

Un psy d’extrême-droite

Comme l'avait décrypté le rédacteur en chef des Décodeurs du Monde Samuel Laurent, la vidéo d'Adriano Segatori a été publiée sur un site proche des idées de l'extrême droite et dirigé par Giampiero Canella, homme politique conservateur. Sur ce site, Adriano Segatori avait notamment publié des textes dans lesquels il s'en prenait, par exemple, à Mario Monti et aux "protobolchéviques qui soutiennent l'utopie internationaliste dévastatrice". Adriano Segatori est donc quelque peu orienté politiquement... 

Quant à l'*analyse* d'Emmanuel Macron, elle avait été faite sur la base d'image et d'une biographie… Ce qui n'avait pas empêché l'élu Gilbert Collard de la relayer sur Twitter.

 

Bref ; Marine Le Pen ne se risquera plus à approcher un psy... Même forcée par la justice de son pays. 

Mais, en fouillant un peu dans le Code de procédure pénale, Marine Le Pen pourrait effectivement y lire à l’article 706-47-1 : Â« Les personnes poursuivies pour l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 du présent code doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale Â». 

Poursuivie pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité, accessible à un mineur Â», un délit mentionné dans cet article de loi, elle est donc effectivement concernée par cette mesure. Les magistrat ont donc l'obligation - et non pas la "possibilité" - de demander une une expertise médicale.

Pour une avocate, c'est la moindre des choses de connaître le le Code de procédure pénale... Mais les relations du RN/FN semblent assez "compliquées" : 

Pourquoi Marine Le Pen ne peut plus sentir les psy
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