Plantage de la rentrée politique de Marine «La Peine»
13 sept. 2018Vidéos. Certes, il est communément admis que l’on ne tire pas sur une ambulance. Mais, après des dizaines d’articles expliquant pourquoi le Front national - désormais Rassemblement national - est, aujourd’hui, un ramassis de beaufs incultes ; il est jouissif de voir, tout de même, que ce parti continue de se vautrer. Ainsi, à quelques mois des élections européennes, la présidente du RN ne semble plus faire l'unanimité dans son camp.
Une rentrée politique désastreuse
Au lendemain de sa visite dans la commune de Chäteaudouble, au cours de laquelle elle a été chahutée et conspuée, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen se retrouve dans une situation inconfortable. Des habitants du petit village du Var, qui doit accueillir un centre de demandeurs d'asile, et qui est pourtant implanté sur une terre électorale fertile de l’ex Front national, ont en effet brandi des pancartes "Non au RN" et crié "casse toi" à la visiteuse.
Si du côté du parti d’extrême-droite on tente de minimiser l’événement, le député européen RN Nicolas Bay a d’ailleurs fait état d’un "bon accueil", plusieurs plaintes ont été déposées à la suite de l’événement. Frédéric Boccaletti, responsable du RN dans le Var et président du groupe RN au conseil, a signalé à l’AFP avoir porté plainte après ces protestions, pour "entrave à la liberté de circulation, insultes et menaces", dénonçant un "laxisme total du préfet" du département. Reste que, plusieurs questions restent en suspens quant à la direction prise par le parti en cette année d’élections européennes.
La figure de Marine Le Pen fragilisée ?
En période de rentrée politique, qui pour le Rassemblement national doit avoir lieu ce weekend du 15 et 16 septembre à Fréjus dans ce même département du Var, cette visite devait être un signal fort envoyé par Marine Le Pen à son corps électoral. Or, comme le signalait ce mercredi soir Jonathan Bouchet-Petersen, journaliste politique de Libération sur le plateau de BFMTV, ce déplacement, qui devait être "confortable pour Marine Le Pen" qui était sur ses terres pourrait avoir des conséquences pour son parti. Le Rassemblement national a "raté son message de parti possiblement majoritaire" précise-t-il.
Pour Virginie Le Guay de Paris Match, Marine Le Pen "traîne comme un boulet son débat de l’entre-deux-tours." "Il faut se mettre à la place d’un électeur du Rassemblement national qui milite depuis de longues années et qui se rend compte que sa candidate n’a pas été à la hauteur, n’a pas été compétente, il peut y avoir une désaffection des militants."
Une élection capitale pour le Rassemblement national
A quelques mois du premier tour des élections européennes, la question de la direction prise par le parti se pose également. Pour Henri Vernet du Parisien, également interrogé par BFMTV, la figure de Marine Le Pen faisait il y a quelques mois encore figure "d’accélérateur." Mais pour lui "depuis le départ de Florian Philippot, il semble y avoir un retour aux fondamentaux, et elle semble un peu perdue dans ce message."
Pour de nombreux spécialistes politiques, le Rassemblement national a malgré tout un coup à jouer lors de ce scrutin, qui lui est historiquement favorable, et pour lequel le parti d’extrême-droite est bien crédité selon différents sondages. "C’est une élection très importante pour le Rassemblement national puisque les électeurs n’y voient pas d’enjeux immédiats et votent autrement" souligne encore Henri Vernet.
"Les grands thèmes qui secouent l’Europe sont déterminants dans l’élection européenne, et le dossier des migrants est important" ajoute-t-il, soulignant que de nombreux pays d’Europe, dont la Suède, se sont tournés dernièrement vers des partis d’extrême-droite.
Marine Le Pen se veut proche de ses électeurs
Comme le révèle également Le Figaro, la situation actuelle de Marine Le Pen reste incommode. En plus de l’incident du Var, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est toujours en proie à d’importantes difficultés financières et à quelques affaires judiciaires. Alors, pour se rapprocher de son électorat, la députée du Pas-de-Calais a organisé ce mercredi soir une rencontre parisienne avec plusieurs dizaines de membres de "Génération nation", jadis appelé Front national de la jeunesse (FNJ).
Au cours de cette rencontre, cette dernière a attaqué ses principaux concurrents dont Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ainsi que l’Union européenne. Une réunion qui aurait permis à Marine Le Pen de se "regonfler" conclut le quotidien.