Vidéo. Invité sur LCI ce mardi, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dénoncé les mensonges de la droite concernant le rapport de l’Institut Montaigne qui suggère de relancer l’enseignement de l’arabe à l’école.

Un enseignement qui date de plus d’un siècle

En 1905 est créée l'agrégation d'arabe. Le Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES) suivra en 1975.

L'enseignement de l'arabe en France est ancien. L'étude de cette langue, introduite en Europe après que Rome a commencé à former les prêtres maronites originaires du Liban, gagne rapidement la France qui, dès François Ier, noue des relations diplomatiques amicales avec l'Empire ottoman.

C'est au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, que Colbert décide de créer une école d'interprètes qui permettrait de se passer des intermédiaires locaux, les drogmans (de l'arabe turjumân qui a donné en français "truchement"). L'École des Jeunes de Langues est créée en 1669.

La République crée en 1795 une seconde école, l'école spéciale des langues orientales, dont la mission est d'enseigner les langues orientales vivantes "d'une utilité reconnue pour la politique et le commerce": les trois premières langues enseignées sont le turc, l'arabe et le persan. Cette école existe toujours sous le nom d'Institut national des langues et civilisations orientales. Dès les origines, la République s'est donc attachée à former des arabisants.

Une polémique ridicule

La publication du rapport de l'Institut Montaigne proposant de "relancer l'apprentissage de la langue arabe" pour lutter contre l'islamisme a suscité de nombreuses réactions qui n’ont pas toutes plu au ministre de l’Education nationale. Invité de David Pujadas ce mardi soir sur LCI, Jean-Michel Blanquer s’est dit "en colère" après avoir entendu un certain nombre de "mensonges", en particulier venant de la droite. 

"Je n'ai jamais dit que l'arabe devait être obligatoire à l'école […] Je n'ai absolument pas dit ce que Nicolas Dupont-Aignan ou certains autres veulent me faire dire. Lorsque ces personnes prétendent vouloir combattre le fondamentalisme islamique, je dis qu'au contraire, ils font leur jeu en créant des fantasmes faux", a-t-il souligné. 

Selon lui, l'arabe est une langue "importante" qu'il met "sur le même plan que le chinois ou le russe qui sont des langues correspondant à des grandes aires de civilisation". A ses yeux, une "grande sérénité" est absolument nécessaire quand on aborde ce type de sujets. 

"Notre société ne peut pas fonctionner avec ces emballements médiatiques qui nous conduisent à dire n'importe quoi. Cela conduit à tromper l'opinion publique", fait valoir le ministre, qui tient à "dissocier la langue arabe de tout fondamentalisme religieux".

 

Rappelons que l’arabe est la langue officielle de 26 États, soit 430 millions d’habitants 

Enseignement de l'arabe en France ; assez de mensonges !
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