Ce parti nous aura tout fait ! Entre fake news idiotes, crues seulement par des neu-neus incultes - les mêmes qui n’arrivent pas à écrire plus de six mots sans faire de fautes et qui se croient le nombril intellectuel du monde - Bref ; entre débat raté et tentatives de fausses infos ; les connards du Front national se la racontent.

 

Macron drogué : la fake new des débiles du Front national

C'était l'une des fake news visant Emmanuel Macron et abondamment relayée durant la campagne présidentielle : le candidat d'En Marche ! serait un consommateur de stupéfiant et notamment de cocaïne. C'était même censé être l'une des grandes *révélations* des Macron Leaks, ces mails de six responsables d'En Marche ! rendus publics à quelques heures de la fin de campagne officielle du second tour de la présidentielle. 

C'était faux, une fake news. Mais il n'y a pas que du côté des internautes diffuseurs de  fausses informations que l'on voulait alimenter cette histoire de candidat drogué. Lundi 15 janvier, BuzzFeed révèle que des conseillers de Marine Le Pen ont tenté de convaincre des associations de faire passer des tests antidrogues aux différents candidats à la présidentielle. Avec un objectif caché : qu'Emmanuel Macron refuse de s'y soumettre.

BuzzFeed publie ainsi un mail signé "Étienne Aldobrandi", pseudo derrière lequel se cacherait Damien Philippot. "N’étant moi-même membre d’aucune association militant contre la dépendance aux substances psychoactives, je me tourne vers vous pour vous suggérer une action à mener dans les semaines qui viennent. Il s’agirait d’interpeller les différents candidats sur leur usage de telles substances et de leur proposer de se soumettre à un test de détection de ces substances que vous pourriez organiser sous contrôle d’huissier", écrit-il.

Damien Philippot nie avoir écrit un tel message et assure que la boite mail au nom d'"d'Étienne Aldobrandi" serait "utilisée par plusieurs personnes". 

Le débat raté de la blondasse Front national

Marine Le Pen a raté son débat de l'entre-deux tours de la présidentielle face à Emmanuel Macron. Il ne s'agit pas d'une opinion mais d'un constat dressé par la présidente du FN elle-même. Et pourtant, la candidate avait été préparée à cet affrontement.

BuzzFeed et Mediapart publient dimanche 14 janvier une note écrite par Damien Philippot, ancien cadre de l'Ifop qui avait quitté l'institut de sondages pour intégrer l'équipe de campagne de Marine Le Pen. Le frère de Florian Philippot avait conseillé la candidate frontiste de se montrer particulièrement offensive face à Emmanuel Macron. "Nous n'avons rien à perdre. L'objectif est de dégrader l'image de Macron, quitte à perdre en crédibilité", peut-on lire dans cette note.

Selon BuzzFeed, une autre note a été rédigée en amont du débat. Compilée par Damien Philippot, elle contient notamment des éléments rédigés par Philippe Vardon, ancien membre du Bloc identitaire et proche de Marion Maréchal-Le Pen, et Gaëtan Bertrand, responsable de la campagne numérique de la candidate FN.

Dans cette note, on peut lire une consigne pour le moins édifiante : il a été recommandé à Marine Le Pen d'évoquer une fake news sur Emmanuel Macron. L'objectif était simple : présenter l'ancien ministre de François Hollande comme le candidat "de la finance, celui de la soumission aux intérêts des riches et des puissants".

Et voici donc ce qu'on peut lire dans la note  :

Si vous voulez parler des fausses affaires inventées par vos amis des médias, on peut aussi parler de votre patrimoine, ou des soupçons concernant votre compte offshore.

Résultat, durant le débat de l'entre-deux tours, Marine Le Pen a évoqué cette fake news. Elle a dit :

J'espère qu'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas ou je ne sais pas, j'en sais rien moi.

Ou comment insinuer que celui qui se présente face à elle pour le poste de président de la République est dans l'illégalité la plus totale. Emmanuel Macron lui avait sèchement répondu en évoquant les déboires judiciaires de la président du FN. 

Pas de quoi intimider cette dernière qui avait poursuivi ses attaques après le débat. Le lendemain, sur BFMTV, elle avait reparlé de cette rumeur, expliquant toutefois ne pas avoir "de preuve" mais que, selon elle, "les réponses apportées par Emmanuel Macron ne sont pas satisfaisantes". "Est-ce qu'on va découvrir des choses, peut-être trop tard, qui concernent Emmanuel Macron ?" avait-elle encore demandé. Au même moment, sur Europe 1, son compagnon Louis Aliot assénait :

Il y a deux sites américains aujourd'hui qui parlent justement d'une évasion fiscale de monsieur Macron, on verra ce que c'est.

Le pseudo compte de Macron dans un paradis fiscal

De son côté, Emmanuel Macron avait nié détenir un compte bancaire dans un paradis fiscal. "C'est typique des fake news. Marine Le Pen lance cela, elle a derrière des troupes sur Internet qui se mettent en place", avait-il accusé sur France inter, visant notamment des "sites pour certains liés à des intérêts russes".

La rumeur sur un supposé compte offshore détenu par Emmanuel Macron était notamment partie du forum 4Chan. D'autres sites avaient embrayé. Emmanuel Macron avait à l'époque décidé de porter plainte contre X pour "faux, usage de faux et propagation de fausse nouvelle destinée à influencer le scrutin" présidentiel.

Le FN a investi des candidats aux législatives tout en étant au courant de leurs dérapages racistes, homophobes ou sexistes

Les candidats Front national "à problème"

Chaque élection voit son lot de candidats FN dits "à problèmes" surgir. Certains ont tenu par le passé des propos racistes, d'autres ont eu des mots antisémites, quelques-uns ont porté une parole homophobe, sexiste ou insultante. Durant les dernières élections législatives, BuzzFeed avait ainsi relevé que plus d'une centaine de candidats FN partageaient publiquement de tels contenus, à l'opposé de l'entreprise de "dédiabolisation" du parti orchestrée, notamment, par Florian Philippot.

Mais le pire est que le FN était au courant. Dimanche 14 janvier, BuzzFeed et Mediapart révèlent comment le parti d'extrême droite a réalisé des fiches sur ses différents candidats en amont des investitures pour les législatives. Leur empreinte numérique et leur passé personnel étaient passés au crible. Les deux sites publient plusieurs pages de ces listings compilés par les équipes du pôle de Florian Philippot. D'après Mediapart, au moins 25 candidats ont été investis "malgré les alertes des listings".

Il y a plusieurs exemples, comme Michel Bergougnoux, candidat dans la 3e circonscription de Dordogne. "Facebook un peu douteux, à nettoyer", commente la "cellule" 404" du FN chargée de scruter le profil des candidats. En août 2016, il avait par exemple partagé un faux sondage demandant : "Y a-t-il trop d'Arabes en France?". Ou encore Amaury Navaranne, présenté comme un "ancien de l’œuvre française, [qui] a défendu un frontiste viré pour des propos homophobes, ancien proche de Benedetti ouvertement antisémite". Il sera pourtant investi dans la 1ere circonscription du Var. Dernier exemple : Soraya Lemaire, candidate dans la 4ème circonscription pour les français de l'étranger, et épinglée pour des "tweets hards sur l'immigration"…

De quoi contredire Jean-Lin Lacapelle, nommé en janvier 2016 secrétaire national aux fédérations et à l’implantation et dont l'un des rôles était, justement, d'écarter les éventuels candidats sulfureux. "S'il y a des doutes, le dossier est étudié plus sérieusement. Ceux qui doivent être écartés le sont", expliquait-il au Figaro en septembre 2016. Mais si certains ont bien perdu leur investiture, d'autres l'ont conservée.

"Nos candidats, je sais qu'on les passe au peigne fin et qu'on vérifie tout ce qu'ils ont dit et tout ce qu'ils ont fait pendant des années et des années, la vérité c'est que ce sont des candidats qui mènent campagne de façon exemplaire", avait pour sa part estimé Nicolas Bay, le 6 juin sur franceinfo:, après les révélation de BuzzFeed sur les candidats dits "à problèmes". 

 

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