Ça va mal pour le Front national : à force de raconter des conneries, ils se mystifient eux-mêmes.
11 déc. 2015Vidéo et copies de documents.
Entre Marion Maréchal-Le Pen qui nous sort un document faux sur un pseudo investissement de la société de son papa si elle remportait les Régionales ; sa tata Marine Le Pen nous pond un soi-disant «laisser-passer» de la Mairie de Calais - qui n’a jamais existé -.
Mais il y a pire ; la patronne du FN se fait de l’argent en trichant au Parlement Européen, comme les «immigrés» que son parti stigmatise et qui, selon elle, se font du blé en aides sociales... Bref ; les têtes de listes Front national aux élections régionales rivalisent de mensonges pour faire voter les incultes.
Marion Maréchal Le Pen : entre mythomanie et inculture
Ce mercredi, Marion Maréchal-Le Pen brandissait la lettre d'un investisseur congolais à "3 milliards de business potentiels". Sauf que voilà ; le signataire de la lettre était un employé du père de la candidate. Le président de Congo Capital Entreprises nie aujourd'hui toute implication de sa société dans "cette initiative individuelle".
Les « 3 milliards de business potentiels » étaient donc du vent
Le directeur Afrique de Samuel & Associés n’avait absolument pas le mandat de Congo Capital Entreprises pour engager la société dans ce soutien à la candidate. Dans un communiqué que publient L’Obs et Jeune Afrique, le président de la société, Claude Wilfrid Etoka, affirme qu’il n’était pas au courant. Selon ses dires, il s’agit d’une « initiative individuelle d’un collaborateur du groupe et [qui] n’engage pas Congo Capital Entreprises« . Cette dernière « n’a pas vocation à s’immiscer dans la vie politique française ». Il achève sa lettre en expliquant que « présenter la société comme un investisseur qui pourrait intervenir sur le territoire français est faux et dénué de tout fondement ».
Marion Maréchal Le Pen se prend la réalité en pleine tronche
Par le plus grand des hasards, l’homme d’affaires spécialisé dans l’extraction pétrolière Claude Wilfrid Etoka est actuellement à Paris dans le cadre de la COP21. En se désolidarisant ainsi, il prouve que cette lettre a tout d’une manipulation élaborée pour appuyer la crédibilité économique de la candidate FN. Interrogé par l’AFP pendant le meeting marseillais, le conseiller en communication de la candidate Arnaud Stephan, a éludé les questions en rappelant que « le père de Marion travaille en Afrique depuis longtemps ». « C’est vrai qu’il a des contacts là-bas avec des autorités, c’est vrai qu’il est très implanté dans ces pays-là », a-t-il ajouté
Mais cette information n’a pas empêché la candidate de publier une nouvelle lettre de soutien du même type, émanant d’une chambre de commerce d’Asie du Sud-Est qui n’a pas d’existence sur internet. Cette fois-ci, c’est le docteur Azman Ching, lui aussi vice-président, qui signe la lettre et propose également un partenariat au lendemain de son élection. Il semblerait, d’après un article pêché sur internet, que Samuel Maréchal était à Kuala Lumpur en mai dernier. Si sa société n’y a pas de bureau, le père de la candidate y aurait-il des amis ?
En tout cas, ce dernier s’est montré rapide quand il fait le ménage.L’organigramme de Maréchal & Associés a été retiré du site internet de la société sans autre forme de procès. La rubrique « Notre équipe » présente désormais une page blanche assortie de la formule anglaise : « This is somewhat embarrassing, isn’it ? ». C’est quelque peu embarrassant.
C’est quelque peu embarrassant, aussi, de voir la candidate FN aux régionales en PACA se faire moucher de la sorte. Mais bon, les électrices et les électeurs du FN n'auront qu'à assumer leurs choix.
Les faux «laisser passer» de la mairie de Calais
Toujours « quelque peu» embarrassant pour le Front national, les «laisser passer» de la mairie de Calais. Ce jeudi matin, au micro de la radio RMC et devant les caméras de BFM TV, Marine Le Pen, candidate Front national aux élections régionales en Nord – Pas-de-Calais – Picardie, a avancé au micro du journaliste Jean-Jacques Bourdin, que la sénatrice-maire de Calais Natacha Bouchart, candidate Les Républicains (LR), délivre « des laissez-passer à des riverains de la jungle pour qu’ils puissent rentrer chez eux ». Une affirmation immédiatement démentie par l’élue, qui a annoncé qu’elle allait porter plainte contre la leader frontiste pour diffamation.
« La maire de Calais délivre des laissez-passer pour que les gens puissent rentrer chez eux. On n’a pas vu ça depuis la guerre ! », s’est indignée Marine Le Pen, en brandissant un papier. Le laissez-passer en question, que nous nous sommes procurés, porte l’en-tête de l’État. Il s’agit donc d’un document émanant de la préfecture du Pas-de-Calais et en aucun cas de la municipalité comme veut le faire croire
Natacha Bouchart a aussitôt démenti ces propos, assurant que la municipalité ne délivrait aucun laissez-passer. « Nous allons déposer plainte à l’encontre de Madame Le Pen car il s’agit ni plus ni moins de diffamation, a indiqué Natacha Bouchart dans un communiqué. Des mesures ont été décidées afin d’assurer la sérénité des riverains de la lande. C’est pourquoi l’État a mis en place un dispositif conséquent, visant non seulement à contrôler les entrées et sorties des migrants, mais également à empêcher les passeurs et les No Borders de s’y introduire. Ces mesures permettent d’assurer la sécurité des Calaisiens », confie Natacha Bouchart. L’élue ajoute : « Non seulement Marine Le Pen ment. Mais ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est qu’une candidate à la Région et à la présidentielle ignore la différence entre un courrier émanant du maire et un courrier de la préfète et du sous-préfet. ».
Le courrier que Marine Le Pen s’est procuré pourrait appartenir à Sarah Guerlach, fille d’une riveraine de la « jungle », en conflit ouvert avec la municipalité ou à Nadine Guerlach, la mère. Sarah Guerlach avait rencontré Marine Le Pen en octobre, lors de son meeting à Calais. Sarah Guerlach est effectivement en possession d’un laissez-passer (notre photo) pour les camions de sa société de démolition, installée « illégalement » dans la maison de sa mère Nadine, qu’elle loue dans le cadre d’une « convention d’occupation précaire » conclue avec la Ville. « La convention ne permet pas d’avoir d’activité professionnelle sur les lieux. La Ville lui a demandé de cesser tout stockage de gravats et de nettoyer le terrain», avait indiqué Emmanuel Agius, premier adjoint. Depuis la création de la « jungle » en mars, Nadine et Sarah Guerlach se sont plaintes à de nombreuses reprises des nuisances qu’elles subissent à cause de la présence des migrants. La semaine dernière, la Ville, après leur avoir proposé de les reloger, proposition qu’elles refusent, les a mises en demeure de quitter la maison dans un délai de six mois.
Laissez-passer : uniquement pour la famille Guerlach
Ce jeudi après-midi, la préfecture du Pas-de-Calais a indiqué que seuls sept laissez-passer ont été délivrés, et exclusivement pour la famille Guerlach : trois à Nadine et Sarah Guerlach ainsi que son compagnon et quatre aux salariés de la société de déconstruction et d’aménagements extérieurs (SDAE) de Sarah Guerlach. « Ce laissez-passer répondait d’ailleurs à une demande de Sarah Guerlach et sa famille », a assuré la préfecture. Cette mesure s’intègre dans un dispositif de sécurité aux abords de la « jungle » mis en place par l’État suite aux plaintes des riverains proches de la « jungle » qui réclamaient plus de sécurité et d’ordre.
Contactée, une riveraine de la jungle, qui habite chemin des Dunes, ne parle pas, elle, de laissez-passer. Elle doit simplement présenter aux forces de police sa « carte grise », nous a-t-elle confié. « Comme ma maison se situe dans la rue à côté de la jungle, présenter ma carte grise me permet de rentrer chez moi. Beaucoup d’associatifs se garent un peu n’importe où. Le fait de contrôler les véhicules permet aux forces de l’ordre de laisser un passage pour les secours en cas de souci dans la jungle. Mais je ne dois pas la présenter à chaque fois. Seulement tous les quinze jours, quand les équipes de CRS changent. C’est contraignant mais au moins ça me permet de rentrer chez moi ».
«La tricherie» de Marine Le Pen
C’est elle, Anna Maria Corazza, qui mercredi dernier 28 octobre a dénoncé publiquement «la tricherie» de Marine Le Pen concernant ses votes, lors de la séance plénière du Parlement européen. Depuis, elle reçoit des dizaines de mails la félicitant d’avoir œuvré pour la «démocratie». La députée européenne, membre du PPE, italienne de naissance et mariée à l’ex-Premier ministre suédois, revient sur son intervention dont elle attend un résultat.
«Depuis que j’ai été élue députée européenne en 2009, je n’avais jamais vu un tel cas de tricherie au Parlement européen. Mercredi dernier donc, un premier vote en assemblée plénière porte sur les émissions de CO2 par les voitures. Or, je vois madame Le Pen quitter son banc ostensiblement pour aller parler à un collègue. C’est le secrétaire général du FN et député européen Nicolas Bay qui vote à sa place. Prudente, j’attends la suite. Un second texte mis au vote concerne l’initiative citoyenne, en clair un progrès vers la démocratie directe. Stupeur: madame Le Pen qui passe son temps à donner des leçons de démocratie, s’absente carrément de l’hémicycle. Et pendant ces quelques minutes à l’extérieur, je compte sept votes faits à sa place par Marcel de Graaf, député néerlandais coprésident du groupe d’extrême-droite Europe des nations et libertés (ENL).
Je me lève et interroge le président de séance: "Mais enfin que que se passe-t-il au groupe ENL?" A cette question, des applaudissements colossaux retentissent dans l’hémicycle. Le service de la plénière qui possède tous les enregistrements vidéo des séances est saisi. J’ai conscience de prendre un gros risque car s’il juge que je me suis trompée, on va me considérer comme folle. Le jour même, le service saisi confirme mes dires. Jeudi matin, la conférence des présidents des groupes politiques se réunit.
Le président du Parlement, Martin Schulz annoncera sa décision après concertation
Marcel de Graaf reconnaît qu’il a fait une erreur en votant à sa place. Comme Nicolas Bay me le confiera aussi. Lors de la plénière jeudi, je reprends la parole en demandant au président la suite qu’il entend donner à ces votes fantômes. Il assure qu’une investigation complète va être lancée. Madame Le Pen, elle, donne sa vision: son collègue de Graaf aurait agi sans son autorisation mais par «esprit chevaleresque». Elle se dit vraiment désolée d’avoir oublié sa carte électronique à sa place. Elle est littéralement huée par l’hémicycle.
Notre chef de file du PPE l’allemand Manfred Weber l’apostrophe: "Vous avez un toupet incomparable mais aussi un grand scandale sur le dos". Il clôture la séance en m’assurant que j’obtiendrai une réponse. Que risquent Madame Le Pen et ses deux "chevaliers servants"? L’article 166 du règlement dit explicitement que le droit de vote est personnel.
L’article 177 prévoit des pénalités qui vont de la réprimande à la perte d’une partie du salaire, à la suspension de plusieurs activités et même à la suspension de fonction et à la démission. Théoriquement, Madame Le Pen s’en est tirée puisqu’elle accuse ses collègues. Mais politiquement je pense que cela ne tient pas debout. C’est le président du Parlement Martin Schulz qui annoncera sa décision après concertation avec la conférence des présidents. En attendant je reçois de dizaines de mail de félicitations pour avoir osé. Comme si Madame Le Pen faisait peur!»