Charb : «Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes»
16 avr. 2015Vidéo.
Avant sa disparition, Charb venait d'apporter le point final à un livre où le directeur de Charlie Hebdo répondait aux critiques.
Charb venait de terminer un ouvrage intitulé "Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes"
Il y a un peu plus de trois mois, Stéphane Charbonnier dit "Charb" disparaissait, ainsi que plusieurs de ses collègues, dans un attentat qui visait Charlie Hebdo. La raison de cette attaque, l'idée voulant que le journal ait porté atteinte aux pratiquants de l'islam en décidant principalement de caricaturer le prophète.
L'Obs nous apprend que peu de temps avant sa mort, Charb venait de terminer un ouvrage intitulé Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes. Le livre paraîtra demain aux éditions Les échappés, et L'Obs d'en publier quelques extraits.
Charb : "l'islamophobie n'est pas le nouvel antisémitisme"
Le directeur de Charlie Hebdo impute à Nicolas Sarkozy une grande responsabilité dans la libération de la "parole raciste" en France : "lorsque la plus haute autorité de l'État s'adresse aux cons et aux salauds en leur disant : 'lâchez-vous, les gars', que croyez-vous que font les cons et les salauds ? Ils se mettent à dire publiquement ce qu'ils se contentaient, jusque-là, de beugler à la fin des repas de famille trop arrosés."
"Avoir peur de l'islam [...] n'est pas un délit"
Sur la question de l'islamophobie, Charb ne voit pas cette dernière telle un "nouvel antisémitisme" : "il n'y a pas de nouvel antisémitisme, il y a ce vieux, hideux et immortel racisme. Un racisme dont sont victimes des populations d'origine musulmane."
Et quand il aborde le sujet des religions et de leurs adeptes, le journaliste semble déplorer une lecture bête et méchante des textes ainsi qu'un manque de recul : "avoir peur de l'islam est sans doute crétin, absurde, et plein d'autres choses encore, mais ce n'est pas un délit. […] le problème, ce n'est ni le Coran ni la Bible, romans soporifiques, incohérents et mal écrits, mais le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme on lit la notice de montage d'une étagère Ikea."