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"Faites votre travail, ne faites pas la leçon" a dit François Hollande ! Et il a bien raison. Que les détracteurs de tous bords s’engagent pour notre pays au lieu de «faire la leçon».

Les «grandes» conférences de presse

C'est devenu un rendez-vous habituel au cours du quinquennat du président français François Hollande: les grandes conférences de presse. Il tient en effet actuellement sa cinquième du genre depuis son entrée en fonction, depuis 11 heures ce jeudi matin à l'Elysée.

Celle-ci était, comme annoncé, placée sous le signe de "l'esprit du 11 janvier", jour du rassemblement en mémoire des victimes des attaques terroristes à Paris et pour la défense de la liberté d'expression.

Le président a dès lors entamé sa conférence de presse en faisant directement allusion aux événements de la mi-janvier qui ont ensanglanté Paris.

«La France a été attaquée»

"Nous nous retrouvons un mois après des événements qui ont profondément marqué la France et qui sont désormais inscrits dans notre mémoire nationale", a rappelé le chef d'Etat qui a insisté sur la capacité de la France à se rassembler dans l'épreuve. "La France a été attaquée dans ce qu'elle avait de plus sacré: la liberté d'expression, la République. Les terroristes voulaient la mettre à genoux, elle a fait masse. Les extrémistes voulaient la diviser, elle a fait bloc".

"Les rassemblements ont impressionné le monde. L'esprit de janvier 2015, c'est l'unité de la République. Cette exigence n'efface pas les différences, les clivages, mais les dépasse dans une force qui va à l'essentiel, assurer la cohésion du pays pour le faire avancer, le faire réussir. Cet esprit-là, je dois le prolonger avec le gouvernement". Comme annoncé, la conférence a donc bel et bien été placée sous le sceau de "l'esprit du 11 janvier".

Un "nouveau contrat civique"

C'est également en surfant sur cet esprit que le président de la République française a profité de l'occasion pour annoncer, entre autres, la création d'une "nouveau contrat civique".

"Les Français l’ont montré ils ont une envie profonde d’être utiles et de servir le bien commun", a constaté le président socialiste. "Je propose donc un nouveau contrat civique, avec la mise en place d’un service universel pour les jeunes, la création d’une réserve citoyenne pour tous les Français et le renforcement de la démocratie participative"

La "réserve citoyenne" serait inspirée du système de réserve qui existe déjà dans l'armée. Il s'agit là d'une piste proposée initialement par la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Cette "réserve citoyenne" pourrait bénéficier à tous les services publics mais ce n'est pas un hasard si l'idée émane du ministère de l'enseignement puisque ce devrait être l'école la première bénéficiaire.

Aller "plus loin encore" sur la relance économique

François Hollande a également affirmé jeudi qu'il fallait "aller plus loin encore" pour relancer l'économie française et lutter contre le chômage, notamment celui de longue durée ou des jeunes.

"Le pacte de responsabilité est en application depuis le 1er janvier. Le projet de loi présenté par le ministre de l'Economie est en discussion au Parlement. Nous devons aller plus loin encore", a déclaré François Hollande face aux journalistes réunis à l'Elysée.

Il a évoqué "des réformes qui devront concerner l'emploi des jeunes, l'insertion des chômeurs de longue durée, améliorer les performances de nos entreprises, faciliter le financement de notre économie".

"Pour y parvenir, nous avons besoin d'un dialogue social rénové, je crois au dialogue social", a souligné le chef de l'Etat. Il a réaffirmé qu'après l'échec récent des discussions entre syndicats et patronat sur une réforme du dialogue social dans l'entreprise, l'Etat n'entendait pas en rester au statu quo.

"Quand les discussions n'aboutissent pas c'est à l'Etat de reprendre la main, il va le faire", a-t-il indiqué. Le Premier ministre Manuel Valls réunira les partenaires sociaux le 19 février "et un projet de loi sera présenté", a-t-il ajouté.

Le gouvernement mise sur cette réforme pour "lever des verrous à l'embauche".

International: un ton résolument offensif

Le président français s'est également montré offensif sur la scène internationale, en particulier l'Ukraine, annonçant une visite surprise dans l'après-midi à Kiev avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Désireux d'"éviter la guerre en Ukraine", M. Hollande doit présenter à cette occasion une "nouvelle proposition de règlement" du conflit russo-ukrainien. Ils se rendront vendredi à Moscou pour s'entretenir avec Vladimir Poutine. "L'option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment", a prévenu le chef de l'Etat.

Au sujet de la Grèce, "le rôle de la France est de trouver une solution, de contribuer à un accord mais dans le respect: respect du vote des Grecs et respect des règles européennes et des engagements".

Il a incité le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, élu sur un programme anti-austérité, à se rendre à Berlin pour aller voir Angela Merkel qui "le recevra".

Depuis le Palais de l'Elysée, il a aussi fait la leçon à la communauté internationale qui doit selon lui être plus active dans les zones de conflits. "La France ne peut pas intervenir partout", "elle ne peut pas être la seule puissance du monde à agir", a-t-il lancé soulignant notamment son rôle dans les conflits africains. "Faites votre travail, ne faites pas la leçon", a-t-il dit.

Service civique, Réserve citoyenne ; enfin, celles et ceux qui ne faisaient que commenter pourront s’engager ! On les attend !
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