Affaire Buisson : putain de Dictaphone !
11 mars 2014Ça va pas fort de chez fort chez les copains de Sarkozy. Mais, tout de même, il est à noter que leurs conseils sont à la hauteur.
La dernière sortie en date de l’avocat de Patrick Buisson ; c’est le Dictaphone “maudit”... Ainsi, pour Maître William Goldnadel, l'avocat de Patrick Buisson poursuivi devant le tribunal de grande instance de Paris pour violation de la vie privée par Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ; c’est de la faute du “bidule” qui enregistrait tout seul...
Un dictaphone maudit
"Ce dictaphone se déclenche à la voix humaine. Les propos ont été enregistrés à l'insu de Patrick Buisson", a indiqué Maître Goldnadel qui, pour preuve de la bonne foi de son client, a observé que dans ces enregistrements, on "entendait aussi les graviers". "Patrick Buisson est victime au même titre que les époux Sarkozy de la publication de ces enregistrements. Il n'est en rien responsable du préjudice indéniable ainsi causé" à l'ancien président de la République et à son épouse, a plaidé Me Goldnadel.
Peut être que Nicolas Sarkozy pourrait calquer sa défense dans les nombreuses affaires où il est mis en cause, sur celle de son ancien conseiller, Patrick Buisson. On aurait, ainsi, quelques moments de franche rigolade en ces temps moroses...
Bref rappel des différentes affaires...
Accusations de financement libyen
Des juges du pôle financier enquêtent depuis avril 2013 sur des accusations de financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime libyen de Mouammar Kadhafi, portées par Ziad Takieddine, lui-même mis en examen pour son rôle d'intermédiaire dans des ventes d'armes dans le volet financier de l'affaire Karachi.
L'homme d'affaires n'a pas apporté de preuves. Plusieurs anciens dignitaires libyens ont affirmé que ce financement avait existé, sans fournir d'élément matériel, alors que d'autres anciens hommes forts du régime ont démenti.
Nicolas Sarkozy a lui-même déposé plainte pour faux contre Mediapart, qui avait publié une note censée accréditer ce financement dans l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2012. Une autre enquête est ouverte à ce sujet.
Trafic d'influence présumé
Dans le cadre de l'enquête sur ce possible financement libyen, l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Nicolas Sarkozy, placé sur écoutes , et son avocat, Thierry Herzog, a provoqué l'ouverture d'une information judiciaire le 26 février pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction. Dans leur conversation, les deux hommes évoquent un haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert.
Selon une source proche du dossier, il est question de le solliciter pour se renseigner sur une procédure en cours devant la Cour de cassation, qui vise à contester la saisie par des juges des agendas de l'ancien président dans l'affaire Bettencourt. Agendas qui intéressent aussi les juges chargés de l'enquête sur l'arbitrage Tapie.
Arbitrage Tapie
Trois juges du pôle financier enquêtent sur cet arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie en juillet 2008 pour régler son vieux litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas. Les magistrats soupçonnent une entente illicite, un « simulacre d'arbitrage » pour favoriser l'homme d'affaires, avec l'aval de l'exécutif de l'époque.
Cinq personnes ont été mises en examen pour « escroquerie en bande organisée », dont Bernard Tapie, un des juges arbitres, Pierre Estoup, et l'ancien directeur de cabinet du ministère de l'Economie, aujourd'hui patron d'Orange, Stéphane Richard. L'enquête démontre que Bernard Tapie s'est rendu plusieurs fois à l'Elysée avant la sentence litigieuse.
Affaire Buisson
« Le Canard Enchaîné » et le site Atlantico ont diffusé cette semaine des enregistrements clandestins réalisés par Patrick Buisson lorsqu'il conseillait Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Certains à droite craignent un grand déballage. La justice examinera dès lundi une demande urgente de l'ancien chef de l'Etat et de son épouse afin d'obtenir le retrait des enregistrements diffusés. Quant à Patrick Buisson, l'influent conseiller issu de l'extrême droite, il a annoncé une plainte pour vol et recel.
Primes en liquide
Claude Guéant et Michel Gaudin, aujourd'hui directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, ont été placés en garde à vue en décembre 2013 dans l'affaire de primes en liquide ayant circulé au ministère de l'Intérieur. Au centre des investigations, les quelque 10.000 euros mensuels de primes non déclarées que Claude Guéant aurait perçues entre 2002 et 2004, lorsqu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau. Michel Gaudin était alors directeur général de la police nationale (DGPN).
Sondages de l’Elysée
Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d'offres, entre l'Elysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment avec la société Publifact de son conseiller Patrick Buisson.
Une nomination contestée
L'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a été mis en examen le 6 février pour prise illégale d'intérêts, quatre ans après sa nomination controversée à la tête du groupe bancaire BPCE. Il est soupçonné d'avoir profité de sa position alors qu'il avait suivi à la présidence de la République la fusion entre la Banque populaire et la Caisse d'Epargne.
Le meeting de Toulon
Une enquête a été ouverte en octobre 2013 par le parquet de Paris sur le financement d'un des meetings présidentiels de Nicolas Sarkozy, à Toulon fin 2011. Ce meeting n'avait pas été inscrit dans les dépenses de campagne, ce qu'avait épinglé le Conseil constitutionnel. Du coup, un militant écologiste a dénoncé de possibles faits de « détournement de fonds publics ».
Violation du secret professionnel
Des juges d'instruction enquêtent pour déterminer si Nicolas Sarkozy a pu se rendre complice d'une violation du secret de l'instruction en marge de l'affaire Karachi.