Comme le phoenix, la Tunisie renait de ses cendres
11 janv. 2014Surprise surprise pour tous ceux qui avaient déjà enterré la Tunisie dans le cimetière des démocraties naissantes du « printemps arabe ».
Une société civile qui ne s’essouffle pas.
Depuis deux ans la société civile tunisienne et notamment les femmes sont accrochées au cou des islamistes au pouvoir, comme une tique à un chien et les empêchent de porter atteinte à leurs acquis.
Le chemin fut long et sinueux, mais cette magnifique société civile n’a pas baissé les bras et ne les baisse toujours pas.
Chaque article écrit par la constitu-honte était mis en ligne par des députés de l’opposition et le résultat ne se faisait pas attendre.
D’une seule voix elle criait « dégage », et l’ANC révisait l’article.
Les progressistes gagnaient des partisans, au fur et à mesure que les dérapages de Nahda devenaient flagrant, quoique peuvent affirmer les islamistes au pouvoir, ils se sont malgré tout sentis acculés par ces tunisiens que finalement ils avaient sous estimés.
Les 6 millions de femmes descendantes d’Alyssa la fondatrice de Carthage n’allaient pas se laisser berner sous couvert de la religion.
La constitution est laïque.
Pas de sharia, les droits des femmes sont renforcés et écrits dans le marbre, la parité a été votée.
Bien sur comme on si attendait 4 députées de Nahda ont voté contre l’article 45.
Elles ont voté contre un article qui leur a permit d’être là pour voter contre le fait qu’elles soient là . Cela semble tout droit sorti d’un vaudeville de seconde zone mais c’est la triste réalité.
On pourrait en pleurer si ce n’était pas aussi comique.
L’occident nous avait enterré trop tôt.
Pendant deux ans la déchéance des révolutions dites « printemps arabes » annonçait en grande pompe la fin de l’état civil tunisien.
Pour eux nous étions prochainement le « Tunistan ».
Ne leur en déplaise, nous ne le serons jamais. Les médias en quête de sensation devront se trouver une autre proie.
Ce petit peuple sous estimé par tous, s’est montré plus combatif que prévu et fidèle à sa réputation il est resté non violent.
Les médias étrangers devraient nous rembourser les pertes de gains que la Tunisie a du accuser car avec leur alerte au loup, les sociétés étrangères sont parties et les touristes nous ont boudés.
Finalement on devrait peut être demander des dommages et intérêts ?
Le droit des travailleurs
Le droit au travail a été énoncé ainsi que le droit de se syndicaliser, de manifester sans violences, et le droit de grève a été validé.
La liberté d’opinion et d’expression.
La liberté d’opinion et d’expression ont été immortalisées dans cette constitution, ainsi que l’accès à l’information qui nous a fait défaut pendant 23 ans et plus.
Le net ne sera ainsi plus censuré.
La Constitution n’est pas parfaite.
Oui elle n’est pas parfaite, certains articles jouent sur les termes, comme celui du « le droit à la vie est sacré » parle-t-il de meurtres ou d’avortements ?
Dans le même sens l’article 15 garantit la neutralité de l’enseignement, ce qui est une bonne chose ainsi ils ne pourront pas formater nos enfants. Mais l’article 38 qui prévoit l’endoctrinement des enfants « à leurs » valeurs arabo musulmane contredit l’article 15 en précisant que l’état entre autre « agit pour l’enracinement de l’identité arabo-musulmane ainsi que l'ancrage et le soutien de la langue arabe et la généralisation de son utilisation » n’a finalement pas été modifié malgré les nombreuses protestations.
Quand on connait l’animal, on a le droit de s’inquiéter !
Mais chaque chose en son temps, un pas à la fois, et on atteindra notre But.
Quand aux investisseurs, ils reviendront car c’est dans leurs intérêts, il vaut mieux payer un ouvrier 200 euros voire 300 en Tunisie que 800 à 1000 euros au Maroc. L’argent est moins frileux que l’humain.
Mais pour l’instant, le reste viendra plus tard, fêtons la laïcité de notre état et la liberté, l’égalité, et la reconnaissance de la femme comme être humain et citoyenne à part entière, au regard d’autres pays c’est une grande bataille de gagner.
Le 1er Ministre islamique a démissionné pour laisser place à un nouveau chef de gouvernement laïc et sans étiquette politique.
Nahda a enfin quitté le gouvernement.
Aujourd’hui est un beau jour, les problèmes seront pour plus tard.
Le combat continue, la société civile reste vigilante et combative.