Le journal, naviguant depuis 1962 entre les différentes mouvances de l’extrême-droite, a toujours été, du moins à une époque, un gloubiboulga de pensées plus ou moins obscures, plus ou moins affinées.

D’ailleurs, la liste des premiers “actionnaires-bienfaiteurs” du journal comportait des noms comme Fernand Raynaud, Françoise Sagan, Juliette Gréco, Eddie Barclay, Marcel Dassault...

Aujourd'hui, Minute est en liquidation judiciaire... Ça valait le coup d'accumuler les articles "donneurs de leçons".

Minute soutient Gollnisch et entre dans un monde merdique

Ben oui ; à tenter de soutenir la minorité cathos-tradis-fachos-ancienOAS- traumatisés-du-bulbe-arriérés- ; c’est pas des masses “vendeur”. D’autant que les merveilleuses leçons d’économie de Minute n’ont pas l’air d’être appréciées de sa direction, puisque s’ils sont les rois des donneurs de leçons, leur journal se casse financièrement la gueule depuis des années.

Peut être pourraient ils s’appliquer à eux-mêmes leurs leçons d’économie ? Ou alors, ils se les appliquent bien, avec le résultat que l’on sait ; Minute est en liquidation judiciaire. Pas glorieux du tout...

Le 27 mars dernier, le tribunal de commerce de Paris prononçait la liquidation judiciaire de la SACEN, la société éditrice de l’hebdomadaire Minute, dirigée par Jean-Marie Molitor qui avec ses sociétés édite également d’autres magazines de la droite radicale.

Le jugement du tribunal de commerce, que StreetPress s’est procuré, rapporte que le journal avait pas moins de 238.289,44 euros de créances envers son imprimeur et était en contentieux avec l’Urssaf (qui prélève les charges sociales) pour un montant non communiqué. Et le jugement de constater :

« L’entreprise est manifestement dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible, se trouve en conséquence en état de cessation des paiements ».

Ça valait le coup de se la raconter ; le journal, entre deux leçons, tombe en piqué dans la mare des loosers.

Les "buzz" de Minute ne changent rien

Et ni le buzz des Unes sur le « lobby gay au FN » ou la banane de Taubira, ni les annonces du journal qui assure continuer à tirer à « 40.000 exemplaires » ne semblent pouvoir sortir « Minute » de la spirale du déclin.

« Ah, ça je ne vous donnerai pas mes chiffres de vente », rétorque à StreetPress Jean-Marie Molitor, qui admet que les ventes de l’hebdo « stagnent » : « c’est linéaire ». Le journal aurait à présent « 3 salariés », mais « le principal coût ce sont les commissions que l’on doit verser à Presstalis [qui distribue les journaux dans les kiosques, ndlr] ». En effet, « plus vous avez [d’exemplaires] invendus, moins vous gagnez ! ». Et « vous savez, les charges d’un journal, c’est aussi les frais de routage, les charges, les taxes, les ceci, les cela… Et puis les procès. »

Ben ouais mon bonhomme ; gérer une entreprise, c’est pas se la raconter : c’est agir. D’ailleurs, la leçon est aussi valable pour le Front national et l’UMP qui gèrent leurs deniers personnels comme les villes - pour le premier - et l’État - pour le second - : avec les catastrophes financières que l’on connait.

Fais comme Minute : ne t’applique pas les leçons que tu donnes
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