En un mois, la confiance envers le président de la République a progressé de 10 points, à 39 %, dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. 

Mais cette hausse cache de fortes disparités selon les catégories sociales et les régions.

Emmanuel Macron fait face au risque d'une France coupée en deux avec la crise du coronavirus . Dans le baromètre mensuel Elabe pour « Les Echos » et Radio classique, la cote de confiance du président de la République connaît en avril un net rebond, de 10 points, par rapport à mars, pour s'établir à 39 %. C'est son plus haut niveau depuis juin 2018. 

« C'est une hausse forte et sensible qui se produit principalement sur son socle électoral et ses zones de forces comme chez les cadres et les retraités. Cette progression ne signifie pas union nationale », analyse Bernard Sananès, le président d'Elabe.

Habituel dans un climat de crise - François Hollande avait connu une tendance similaire après les attentats de 2015 - ce rebond cache de fortes disparités politiques, sociales et même géographiques. Il est en effet beaucoup plus marqué au sein de l'électorat de premier tour de 2017 d'Emmanuel Macron (+10 points à 80 %), et chez ceux de François Fillon (+13) et de Benoît Hamon (+10). Il est aussi très marqué dans le quart nord-est de la France (+12), premier territoire touché par la crise du coronavirus.

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La confiance envers Emmanuel Macron progresse aussi fortement chez les cadres (+8) et les professions intermédiaires (+16 points). Mais cette hausse est en revanche beaucoup plus faible et moins significative parmi l'électorat de Jean-Luc Mélenchon (+3) et de Marine Le Pen ainsi que chez les catégories populaires (+2). Entre les catégories aisées (46 % de confiance) et les catégories populaires (24 %), il y a 22 points de différence.

Evolutions fortes de la confiance

 Alors que depuis deux semaines et demie la vie du pays est uniquement focalisée sur la crise sanitaire, sans précédent depuis un siècle, et sa gestion par l'exécutif, l'expression de la confiance envers Emmanuel Macron et son gouvernement connaît des évolutions rapides. « Il y a un mois, il y avait un jugement global des Français. Aujourd'hui, c'est uniquement sur la gestion de la crise », souligne Bernard Sananès. Il y a un mois, l'exécutif était encore dans la réforme des retraites - mise entre parenthèses aujourd'hui - et l'annonce du recours à l'article 49-3 de la Constitution fin février avait affecté la confiance envers le président.

Au cours des derniers jours, le sentiment des Français sur la gestion de la crise a beaucoup varié. Ce qui explique des évolutions parfois contradictoires de la confiance entre les divers baromètres quotidiens ou hebdomadaires et le baromètre mensuel fait par Elabe, car les temporalités sont différentes. La confiance envers le gouvernement a chuté assez lourdement depuis la mise en place du confinement avant de se stabiliser 

progressivement. Selon le baromètre quotidien CoviDirect d'OpinionWay-Square pour « Les Echos » , elle a baissé de 11 points entre le 23 et le 31 mars avant de rebondir progressivement depuis.

Au final, les deux courbes se rapprochent : selon Elabe, la confiance des Français envers l'exécutif pour résoudre la crise du coronavirus atteint 41 % selon une étude publiée ce mercredi. Ce pourcentage est quasiment identique à celui du baromètre Elabe pour « Les Echos » (39 %).

Sondage réalisé les 30 et 31 mars auprès d'un échantillon de 1.003 personnes, selon la méthode des quotas.

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