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Près de 150 personnes ont été arrêtées pour "participation à un attroupement armé" après des heurts et dégradations, selon le commissaire de la ville

"Voilà une classe qui se tient sage..." Ce jeudi 6 décembre, une vidéo scandalise aux quatre coins de la planète, et en particulier en France, où elle a été tournée. Sur les images, on voit des dizaines d'enfants et d'adolescents les mains derrière la tête, encadrés par des policiers en train de procéder à leur arrestation.

La scène se passe à Mantes-la-Jolie, où de nombreuses dégradations ont été commises ces derniers jours en marge de la mobilisation des lycéens. Ces 148 personnes, dont le plus jeune est âgé de 12 ans seulement, ont été interpellées devant un lycée pour "participation à un attroupement armé" après des heurts et dégradations, a indiqué à l'AFP le commissaire de la ville, assurant vouloir ainsi "interrompre un processus incontrôlé".

Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées ce jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police, a constaté une journaliste de l'AFP. Encerclés par les forces de l'ordre, les jeunes ont été dirigés vers un espace dégagé à proximité de la maison des associations où les autorités les ont immobilisés avant qu'ils soient envoyés vers les différents commissariats de la région.

L'agence de presse a d'ailleurs confirmé l'authenticité des images. Sur une autre vidéo, tournée elle par les journalistes de l'Agence France Presse, on aperçoit d'ailleurs la même scène.

Comme le rapporte la rubrique "Check News", de Libération, le ministère de l'Intérieur a officiellement réagi à ces images, tentant de les expliquer. "De violentes échauffourées opposant les forces de l'ordre à des individus dans le quartier de Val-Fouré, près du lycée Jules-Saint-Exupéry. À 12h20, 122 étaient interpellés et placés en garde à vue pour participation à un groupement en vue de la préparation à des violences volontaires ou des destructions ou dégradations", est-il écrit dans le document.

Il précise également: "37 des présents, la plupart encagoulés, étaient trouvés porteurs de bâtons, battes de base-ball et conteneurs de gaz lacrymogène." Le ministère, qui se félicite "qu'aucun blessé" n'ait été à déplorer conclut ainsi: "L'interpellation d'un nombre aussi important d'individus a nécessité de prendre des mesures de sécurité complémentaires."

La veille, le 5 décembre, des violences urbaines avaient déjà eu lieu dans la ville des Yvelines. Comme le rapporte Le Parisien, des bouteilles de gaz avaient même été retrouvées à proximité du lycée Jean-Rostand. Jetées dans une benne à ordure enflammée, elles n'avaient fort heureusement pas explosé.

"Effrayant. Et inacceptable d'un point de vue humain et démocratique", s'insurge Clémentine Autain

Reste désormais à savoir qui a tourné les images de ce jeudi. À la fin de la séquence, il est possible d'entendre très distinctement un homme prononcer "Voilà une classe qui se tient sage." Pour autant, d'après le quotidien, il ne s'agit pas uniquement de lycéens locaux, mais de jeunes en provenance de toute la région, principalement là pour en découdre.

Après leur mise en ligne, les images ont largement fait réagir. Politiques, avocats ou syndicalistes dans l'enseignement, nombreux sont ceux qui ont été outrés par la violence de l'humiliation subie par les jeunes. "Il faut dire les choses posément mais fermement : ce qui s'est passé avec les lycéens de Mantes-la-jolie -ces scènes dont il existe de nombreuses photos et vidéos- est simplement intolérable", écrit par exemple l'ancienne ministre Cécile Duflot.

"Effrayant. Et inacceptable d'un point de vue humain et démocratique", abonde la députée de la France insoumise Clémentine Autain sur Twitter. Le compte officiel du Parti communiste français, lui, ajoute: "À la répression du droit de manifester, voilà maintenant l'humiliation des lycéens. Que le gouvernement cesse ses provocations."

"La honte sur ces policiers et ceux qui leur donnent ces ordres abjects. Que cette vidéo leur colle à la peau et leur soit rappelée comme une infamie indélébile. Ils n'ont pas l'excuse de la légitime défense. Ils n'ont pas l'excuse du feu de l'action. Christophe Castaner, vous êtes responsable", tweete quant à luil'avocat pénaliste au barreau de Paris Martin Mechin.

Pour Frédérique Rolet, la secrétaire générale du syndicat SNES-FSU, ces images sont "insupportables". Et d'ajouter: "Jeunesse humiliée. Jeunesse sacrifiée." Elle est rejointe sur ce terrain par le syndicaliste FCPE Michel Vincent, qui écrit: "Quand Blanquer nous promet l'école de la confiance, Castaner met en place celle de l'humiliation! Le scandale est sans nom! Parents réagissons cela suffit!"

Sauf que voilà ; ce n’est pas l’État qui provoque, mais les sacs à merde qui s’en prennent aux forces de l’ordre, tentant de les blesser. 

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