L’administration pénitentiaire vient de publier les chiffres du nombre de détenus en France au 1er juillet. Et, malgré les conneries racontées par les nervis incultes de l’extrême-droite, la France fait partie des pays européens qui emprisonnent le plus.

Les prisons françaises accueillaient au 1er juillet 69.375 détenus. C’est un nouveau record. Le précédent était de 68.859 personnes incarcérées en avril 2014. Cela représente une hausse de 3,8% de détenus sur un an. Et met la France à la 7ème place européenne...

Les maisons d'arrêt saturées

La situation la plus tendue est en Île-de-France avec, selon le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, "huit maisons d’arrêt en état de saturation, et un taux d’occupation de 167%". La France compte 58.311 "places opérationnelles" en prison. Soit plus de 11.000 détenus qui n’ont pas de place spécifique prévue. 1.648 d’entre eux sont ainsi obligés de dormir sur des matelas posés à même le sol. Et la surpopulation carcérale crée également des tensions entre les personnes incarcérées, et contre les surveillants.

Autre conséquence : les détenus sont bien moins préparés à leur sortie de prison, ce qui favorise le risque de récidive.

Comment expliquer ce record ?

Dans la foulée des attentats du 13 novembre, et dans le cadre de l’état d’urgence, un très grand nombre de prévenus (personnes non jugées définitivement) ont été écrouées (+13,8% en un an), tandis que le nombre de détenus condamnés, lui, reste stable (47.145 au 1er juillet 2016). Dans le même temps, le système carcéral s’est durci, avec une baisse des aménagements de peine et des libérations sous contrainte.

La France à la 7ème place européenne

En septembre, Jean-Jacques Urvoas rendra au Parlement un rapport sur "l’encellulement individuel" qui servira de base à la politique pénitentiaire des prochaines années. Le principe d’un détenu par cellule est pourtant inscrit dans la loi depuis 1875, mais fait l’objet de moratoires. Le dernier en date court jusqu’en 2019. En attendant des mesures, le Garde des Sceaux préconise l’utilisation d’alternatives à l’emprisonnement. Début juin, il a adressé une circulaire aux magistrats pour les inciter à utiliser davantage le dispositif de la "contrainte pénale" (exécution de la peine en milieu ouvert avec un suivi renforcé), créé en 2014 et encore très peu utilisé. Pour Adeline Hazan, contrôleure des prisons, au-delà d’un certain seuil, il ne faudrait plus incarcérer.

En mars 2016, un rapport du Conseil de l’Europe classait la France à la 7ème place (sur 47 membres) des pays où la surpopulation carcérale est la plus forte.

Statistiques mensuelles de la population détenue et écrouée :

Les guignols d’extrême-droite parlent de justice laxiste ? Peut être ne savent ils pas lire ?
Retour à l'accueil