Alors que la mobilisation contre l'avant-projet de loi El Khomri a fait un flop ; l’INSEE publie les données définitives de l’année 2015

Et ces données sont plutôt bonnes...

Entre 224 000 et 500 000 manifestants sur tout le territoire

La mobilisation « n’a pas fait la démonstration du refus de ce projet de loi », estime Jean-Marie Le Guen.

Pour le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, la mobilisation de ce mercredi contre la réforme du code du travail « n’a pas fait la démonstration du refus de ce projet de loi ».

Jean-Marie Le Guen a été le premier membre du gouvernement à s’exprimer au soir d’une journée de mobilisation. « Nous entendons, nous écoutons, et, en même temps, je ne pense pas que ça ait fait la démonstration du refus de ce projet de loi. Nous allons travailler, nous regardons les choses avec beaucoup de sérénité », a-t-il assuré

La majorité des économistes défendent le projet de loi El Khomri

Dans une tribune publiée dans Le Monde, trente économistes dont Jean Tirole et Philippe Aghion défendent le projet de loi El Khomri qu'ils qualifient "d'avancée pour les plus fragiles".

Un collectif de trente économistes, parmi lesquels Jean Tirole, prix Nobel d'Economie 2014, vient de prouver le contraire en publiant une tribune dans Le Monde, vendredi 4 mars, intitulée "cette réforme est une avancée pour les plus fragiles". "En réduisant l’incertitude qui entoure le CDI, le projet de loi El Khomri est de nature à changer la donne: c’est avant tout à ces publics défavorisés qu’elle va donner accès à un emploi durable", écrivent-ils.

Pour eux, "par crainte d'embaucher, les entreprises ont massivement recours au CDD, bien au-delà des cas prévus par la loi. (...) Les jeunes et les moins qualifiés ne connaissent pratiquement que ce type de contrat, parfois durant de nombreuses années". Ces chercheurs, dont outre Jean Tirole, on retrouve Philippe Aghion ou Elie Cohen, louent l'initiative de la ministre du Travail sur les indemnités prud'homales: "Un barème plus précis des indemnités octroyées par les prud’hommes et une définition objective des situations pouvant justifier un licenciement sont de nature à inverser ces tendances. C'est ce que propose le projet de loi El Khomri."

Ils se réfèrent ainsi à l'exemple de l'Espagne, "qui a connu un surcroît de 300.000 embauches en CDI dès l’année suivante" après l'adoption d'une loi similaire.

«Quand Valls nous dit que cela va créer de l'emploi, il nous ment !» Sauf que voilà...

Voici un chiffre qui va être scruté attentivement par le gouvernement. L'Insee vient de publier les données définitives pour l'année 2015 des créations d'emplois. Après un bon quatrième trimestre, l'économie française a donc créé 82.300 emplois marchands nets (+0,5%) sur l'ensemble de l'année 2015. Il s'agit d'une révision à la hausse des estimations réalisées jusqu'à présent et de la première année positive en termes d'emploi marchand depuis 2011.

Au 4e trimestre, l'emploi dans le secteur marchand non agricole a ainsi augmenté de 31.800 postes (+0,2%), tiré par l'emploi tertiaire, notamment dans l'intérim (+18.900 emplois, soit +3,3%). Le chiffre du dernier trimestre a été revu à la hausse par rapport aux estimations provisoires qui faisaient état de 26.400 créations. L'estimation de l'emploi au troisième trimestre 2015 a également été rehaussée, de 13.800, explique l'institut de la statistique.

L'industrie et la construction toujours destructrices d'emplois

Sur l'année 2015, ce sont 82.300 emplois qui ont été créés dans les secteurs principalement marchands. Les précédentes estimations faisaient état de 47.100 nouveaux postes. L'emploi dans l'industrie a continué à baisser au quatrième trimestre (-8.400 postes, soit -0,3%), mais "légèrement moins vite" qu'au trimestre précédent (-0,4%). Idem pour la construction: 6.600 emplois détruits, après 8.800 au troisième trimestre.

L'Insee avertit que le basculement vers un nouveau mode de déclaration pour les entreprises (déclaration sociale nominative) fin 2015 a pu amener à des "révisions accrues sur les données". Mais il n'est pas la principale cause des révisions sur les deux derniers trimestres de l'année, davantage liées à des phénomènes traditionnels de révisions, explique-t-on à l'institut.

Après le flop de la mobilisation contre  l'avant-projet de loi El Khomri ; la vérité
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