L’Etat émettra 173 milliards d’euros de dette l’an prochain. Cette année, il s’est financé à 1,54 % sur les marchés.

Malgré les critiques et notamment le « French bashing », le coût de financement de l’Etat français n’a jamais été aussi faible.

La France a placé sa dette au taux de 1,54 % sur les marchés en 2013. Sur ses emprunts à 10 ans, l’Etat a payé un taux de 2,23 % et sur ses emprunts à 3 mois, il s’est financé à quasiment 0 % (0,04 %).

La dette française très liquide

Comment expliquer des conditions aussi favorables ? Pour l’Agence France Trésor (AFT), chargée de placer la dette auprès des investisseurs, il y a deux ingrédients : d’une part la confiance dans le « crédit » de la France ( malgré les sanctions de Standard & Poor’s) ; de l’autre, des caractéristiques techniques de la dette française adaptées aux besoins du marché.

Au premier rang desquels la liquidité : la dette française constitue en effet un marché suffisamment gros et profond pour qu’à tout moment, on puisse trouver un acheteur ou un vendeur.

Une qualité que n’ont pas des pays parfois mieux notés. Le travail de l’AFT consiste donc à veiller à cette liquidité et à être très attentive à la demande des investisseurs. Ainsi lorsqu’elle choisit d’émettre telle souche obligataire, l’agence fait quasiment du sur-mesure pour certains acheteurs (assureurs, fonds de pension, etc).

La France face à un mur de dette 150 milliards

En 2013, la France a levé 192 milliards d’euros (hors rachats) sur les marchés financiers et racheté 23 milliards d’euros de ses propres titres en circulation.

L’AFT a notamment déjà repris 10 milliards d’euros de titres qui expirent en 2015. Ce sera autant d’argent qu’elle n’aura pas besoin de trouver dans deux ans, alors qu’il y aura un mur de dette de 150 milliards d’euros (avant rachat) à refinancer. Cette somme astronomique est l’héritage des années de crise ( en 2010, l’Hexagone avait emprunté un montant record de 188 milliards d’euros, qui donneront lieu à une avalanche de remboursements en 2015 ).

L’an prochain, l ’Etat émettra 173 milliards d’euros de dette (rachats compris). Soit un milliard de moins qu’annoncé en septembre dernier et 4 milliards de plus que cette année.

La dette française est détenue à 63,2 % par des investisseurs non-résidents, d’après les chiffres de juin dernier. Leur proportion baisse sur les maturités plus longues : ils ne sont que 57 % sur les OAT. Un regain d’intérêt des Français a été constaté au printemps, quand la politique monétaire américaine a provoqué une remontée des taux des Etats.

N’en déplaise aux guignols, le coût de financement de l’État français n’a jamais été aussi faible
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